Au cours du journal parlé de 17h ce 03 septembre, un communiqué de Martin Bélinga Eboutou, directeur du Cabinet civil de la présidence de la république, annonce que le Cameroun sera représenté à la cérémonie d'ouverture des Jeux africains 2015 à Brazzaville par Amadou Ali, le vice-premier ministre, ministre en charge des relations avec les assemblées. La cérémonie est prévue ce soir dans la capitale du Congo.
Un communiqué qui met un terme au rêve de ceux qui pensaient déjà voir Paul Biya de retour au Cameroun. Avec notamment cette occasion où le premier sportif camerounais était attendu chez son voisin congolais, Denis Sassou Nguesso. Il n'en sera donc rien. Paul Biya poursuit son court séjour à l'étranger.
Lequel a débuté le 16 août dernier. A ce jour, le chef de l'Etat a déjà passé 18 jours loin des frontières nationales, à une destination inconnue. D'autant plus que le communiqué du directeur du Cabinet civil de la présidence qui annonçait le départ du père de la nation, n'était pas précis sur la destination qu'il prenait.
Et depuis, aucune nouvelle ne parvient officiellement de l'homme qui détient le destin de la nation. Même si la presse a fini par croire avoir découvert que l'homme-lion se trouve à Baden-Baden, en Allemagne. Dans un luxueux hôtel. Loin de l'Intercontinental de Suisse où désormais des activistes camerounais se réclamant du mouvement appelé «Code» ont décidé de «le traquer et lui nuire chaque fois qu'il viendra s'y réfugier». Loin d'une France trop bruyante où il a essuyé des attaques en plein hôtel l'an dernier.
Le bateau en eaux troubles
Entre temps, le Cameroun avance au rythme de son président porté disparu. Et à chaque fois que sa présence est nécessaire, l'alpha et l'oméga du Cameroun se fait représenter par un de ses «esclaves». Amadou Ali est le président du Cameroun à Brazzaville pour des jeux où la sélection nationale féminine de volley s'est déplacé avec deux entraîneurs pour une seule place sur le banc de touche.
Boko Haram, lui, s'est réveillé avec des nouveaux attentats-suicides. Le chef suprême des armées-ministre de la défense, chef de guerre, est absent. Edgard Alain Mebe'e Ngo, le ministre délégué en charge de ce domaine au devant de la scène depuis la déclaration de guerre en mai 2014, ne peut avoir les coudées franches pour conduire les opérations.
Sauf si le Mindef, proche du président, au sens de la famille, a bénéficié d'une dérogation spéciale du pouvoir pour mener les opérations. Alors que le président de la république ne s'est pas encore déplacé sur le théâtre des opérations, pour réconforter les populations meurtries. Les camps de réfugiés sont pleins ; la situation sociale et sécuritaire y est précaire.
La presse n'a pas le droit de s'y aventurer si elle n'a pas l'aval des autorités. Simon Ateba en a fait les frais. Le journaliste camerounais basé au Nigéria, a passé quelques jours au cachot pour avoir enquêté sur la vie des populations dans les camps de réfugiés. Sans avoir averti au préalable les autorités.
La rentrée scolaire s'approche à grands pas. A cause des exactions des hommes d'Abubakar Shekau, 128 écoles ont été fermées. Rien n'est toujours dit sur le sort des élèves de ces écoles. Et le spectre de nouvelles menaces ne s'éloigne pas.
Louis Bapès Bapès et Youssouf Adjidja Alim, respectivement ministres des Enseignements secondaires et de base, ne peuvent aucunement prendre des engagements au-delà de leurs compétences. Bref, le Cameroun dort. Son leader dort à des milliers de kilomètres. En tout cas, le bateau Cameroun tangue dans des eaux troubles d'Atlantique, son capitaine ne donne pas de signe de vie.