Les diplômés de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) sont à tous les étages de l’appareil de l’Etat. Zoom sur leurs mérites académiques.
Il y a 7 ans, le journal Le Jeune observateur du regretté Jules Koum Koum publiait la liste des personnalités de la République recrutées dans le cadre de la contractualisation de 1500 diplômés de l’enseignement supérieur au lendemain de l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême.
Il est étonnant que nombreux parmi eux auraient obtenu leur entrée à l’Enam après avoir servi dans l’administration pendant que certains sont entrés une fois après l’université. L’Enam est depuis la nuit des temps le moule des hauts commis de l’Etat. Mais au-delà des raisons justifiant la nomination d’un tel ou d’un tel à un poste politique au Cameroun, les notes à l’Enam sont primordiales.
Il est effarant de voir un diplômé moyen, occuper de hautes fonctions tandis que les majors de la promotion demeurent au bas de l’échelle de la hiérarchie de l’administration publique. Les entraves au développement du Cameroun décriées depuis des lustres trouveraient leur fondement dans ce système qui se nourrit de la corruption et du favoritisme. Résultats de course, le pays marque le pas sur place.
Les nominations du chef de l’Etat respectent-elles le mérite ?
L’interrogation reste alarmante lorsqu’il faut considérer les diplômés de l’Enam et des autres grandes écoles devenus membres du gouvernement ou DG des sociétés par la force des choses. Certains biens placés dans le régime n’ont jamais atteint 12/20 ou 13/20. Une vague des éternels passables ou médiocres devenus excellents dans la gouvernance Républicaine. De qui se moque-t-on ? Est-on tenté de s’interroger.
Après avoir été recrutés en 1983 parmi les 1500 licenciés des universités de Yaoundé, leur entrée à l’Enam n’a pas été facilitée par les services rendus à l’administration publique, à cela s’ajoutent les parrainages qui ont vu certain grimper l’échelle gouvernementale avec une célérité spectaculaire. Ont-ils vraiment mérité ? La réponse à cette question se trouve dans un échiquier politique et technique du Cameroun.
1- L’opération Epervier
Répression judiciaire mise en place par le chef de l’Etat en 2006 pour traquer les voleurs à col blanc. La majorité de ces bagnards est sortie de l’Enam et d’autres grandes écoles. Voraces des caisses de l’Etat, on a comme l’impression que la meilleure leçon retenue à l’Enam serait le siphonage de la fortune publique.
L’émergence à l’horizon 2035
Depuis 2011, le pays a du mal à faire aboutir les projets structurants. Les chantiers baignent dans la stagnation, la corruption, la mal gouvernance, l’inertie et le favoritisme imposent leur diktat favorisant l’atteinte à la fortune publique et à l’enrichissement scandaleux des gestionnaires de crédits publics.