Opinions of Saturday, 3 September 2016

Auteur: camer.be

Enquête sur la fortune de Paul Biya

Paul Biya Paul Biya

D’où le glissement sur la fortune présumée colossale du chef de l’Etat. Président de la République du Cameroun, M. Biya.

Or, Paul Biya exerce au haut niveau de l’administration publique camerounaise depuis son retour des études en France en 1962.

Une vie publique de plus de 50 ans. Ceci suppose des privilèges dont les moindres ne sont pas le logement aux frais du contribuable, ses déplacements tous frais compris, ses visites médicales prises en charge, etc.

Dans le même ordre d’idées, Paul Biya ne sait depuis de nombreuses décennies, comment l’on achète du carburant et beaucoup d’autres consommables.

Surtout que du fait de son parcours, il dispose d’un hôtel particulier dont il ignore les détails de la gestion depuis de nombreuses années. Des réalités et d’autres qui suscitent convoitises, curiosité et fantasmes autour de la fortune du président qui ne sacrifie toujours pas aux prescriptions de l’article 66 de la Constitution sur la publication des biens des gestionnaires de l’argent public.

Il faut donc comprendre pourquoi différents classements, à tort ou à raison prêtent une fortune parmi les plus importantes d’entre les chefs d’Etat du continent au président Biya. C’est ainsi qu’en 2014, le magazine américain Fobes situait Paul Biya au 4e rang des chefs d’Etat africains les plus riches avec environ 20 milliards de FCFA (250 millions de dollars).

L’on a en tête, Jose Eduardo dos Santos. Le Président angolais alors au pouvoir depuis 34 ans et posséderait une fortune de 20 milliards de dollars américains.

Vient ensuite Mohammed VI, le souverain chérifien, le vingt-troisième monarque de la dynastie alaouite, qui règne sur le Maroc depuis la seconde moitié du XVIIe siècle, et le troisième à porter le titre de roi.

Roi du Maroc depuis le 23 juillet 1999 et héritier d'un pays placé au 130e rang dans le monde pour le développement économique et social, Mohammed VI a une fortune de 2.5 milliards de dollars.

L’on a aussi dans cette liste, Theodore Obiang Nguema Mbasogo troisième dans ce classement. Le président de la Guinée Équatoriale accumule une fortune 600 millions de dollars. Uhuru Kenyatta en 4e position.

Fils de Jomo Kenyatta, premier président de la République entre 1964 et 1978, Uhuru Kenyatta est déclaré vainqueur avec 50,07% des voix au premier tour de l'élection présidentielle le 04 mars 2013 qui l'opposait à Raila Odinga. Il prête serment et entre en fonction le 9 avril de la même année.

Selon Forbes, le président kényan a une fortune de 500 millions de dollars. King Mswati III est l'actuel roi du Swaziland. En sixième position, il est le 67e fils du roi Sobhuza II et seul enfant de sa mère, Ntombi Tfwala.

Il a succédé à son père en 1986 après une période de régence de quatre ans. Sa richesse est évaluée à 100 millions de dollars américains et il est classé sixième.

En septième place, Idriss Deby Itno. Le président tchadien occupe la septième place avec une fortune de 50 millions de dollars américains. Il a été désigné Président de la République du Tchad le 28 février 1991, grâce à l'adoption de la Charte nationale après avoir chassé du pouvoir son ancien compagnon d'armes Hissène Habré le 02 décembre 1990. Et enfin, Robert Mugabe.

Le président du Zimbabwe depuis 1987, auparavant premier ministre depuis 1980, il est classé huitième avec 10 millions de dollars américains. Pourtant, ancien grenier à blé de l'Afrique, le Zimbabwe de Mugabe est plongé dans la pénurie alimentaire la plus totale et la population crie à la famine.

Ce classement sur la fortune du président Biya n’est pas le premier du genre. En mars 2007, le Comité catholique contre la faim et pour le développement (Ccfd¬Terre solidaire) faisait état d’une partie des biens des chefs d’État d’Afrique, d’Amérique et d’Asie.

L’enquête portait le titre «Biens mal acquis». Elle tend ait à démontrer que les montants mis en cause proviennent des milliards d’euros détournés par ces dirigeants, notamment africains. Les premières plaintes contre des présidents corrompus s’appuyèrent ultérieurement sur les conclusions du document.

Deux ans après, en 2009, l’ONG était revenue à la charge à travers une deuxième étude intitulée «Biens mal acquis, à qui profite le crime?»

Rendue public le mercredi 24 juin, le document pointait du doigt la corruption
comme principale cause de l’enrichissement démesuré des dirigeants notamment africains. Parmi les chefs d’Etat visés, le président Paul Biya. Dont on disait alors qu’à peine devenu chef d’État, Paul Biya faisait parler de lui à propos de son patrimoine.

Déjà le 16 mars 1983, Le Canard enchaîné dévoilait deux acquisitions présidentielles en France: l’une avenue Foch à Paris, l’autre sur la Côte d’Azur, à Cagnes-sur-Mer.

Or, vérifications faites, l’on se rendra compte que les acquisitions évoquées sont le fait du citoyen Paul Biya et non du président.