Opinions of Wednesday, 28 October 2015

Auteur: Aurore Plus

Entourloupe : Jeux de hasard

Simulant un partenariat, quatre russes ont réussi à entuber leur partenaire camerounais avec qui ils entendaient développer des salles de jeux dans la capitale économique.

Et depuis peu, l’affaire est très suivie par les enquêteurs de la gendarmerie saisis fort à propos par la victime.
Abus de confiance aggravé, détournement de fonds et tromperie envers un associé, tels sont les motifs pour lesquels l’opérateur économique camerounais a assigné ses partenaires russes qui ont réussi la prouesse de se faire de l’argent sur son dos.

Et interpellés fort à propos par la gendarmerie pour leur audition conséquente, ces derniers en sont depuis peu à proférer des menaces de mort contre ledit opérateur local, non sans lui adresser des messages univoques. Suffisant pour que l’affaire alimente les commentaires les plus fous dans les milieux des casinos dans la ville de Douala.

Mais pour mieux comprendre cette affaire, il faut remonter à neuf mois, quand, réalisant que le secteur des jeux de hasard et singulièrement celui des casinos est porteur, ledit opérateur économique camerounais prit sur lui d’exploiter l’une des plus grandes et plus belle salle de jeux de Douala, en l’occurrence Le Pharaon.

Pour ce faire, il entreprit de se mettre en partenariat avec quatre russes qui se meuvent depuis quelques années dans ce secteur, respectivement Golod Alex, Tbesheb Grebanov, Vitali le directeur des opérations et Mikhaelov Mikhaïl le directeur dudit casino comme tête de file.

Mais autant le contrat liant les deux parties se veut limpide en ses dispositions contractuelles et singulièrement en ce qui concerne la répartition des bénéfices, autant la partie russe ne s’obligea guère au respect de l’article 7 dudit contrat. En effet, ledit article stipule expressément que : «le partage des revenus du casino est fixé à hauteur de 50% chaque mois pour chacune des deux parties, déduction faite de la totalité des charges locatives, fiscales et salariales».

En somme, un partage équitable entre les parties du résultat net au terme d’une période d’un mois. Mais autant les parties s’accordèrent sur ces dispositions, autant la partie russe y fonda plutôt des velléités de détrousser son partenaire camerounais en lui faisant tenir des états comptables extraordinairement équilibrés et ne dégageant point de bénéfice.

Une curiosité quand on sait que dans le secteur, seulement 33% des recettes globales sont généralement affectées à la couverture des frais d’exploitation. Aussi la perpétuation de ces états comptables va-t-elle instruire l’opérateur camerounais d’opter pour une surveillance discrète de ses partenaires russes. Et c’est ainsi que six mois après, il entreprit d’installer dans les différentes salles de jeux des caméras de surveillance afin de mieux appréhender le mode opératoire ayant cours au Pharaon.

Et en moins de deux mois de surveillance, il tombera des nues constatant qu’en fait, ses partenaires russes siphonnaient les recettes du casino au travers de procédés simples mais ô combien efficaces, avec la complicité agissante d’un comparse déguisé en gros parieur alors qu’en fait, il faisait partie intégrante du réseau savamment monté par les russes.

Ainsi, pour peu que le casino réalise des bénéfices de l’ordre de 15 millions de FCFA ledit gros parieur chinois se pointait avec 2 à 3 millions de FCFA qu’il perdait rapidement dans la salle Vip qui lui était exclusivement réservée avant de demander des prêts de l’ordre de 5 à 6 millions de F Cfa qu’il ne s’oblige pas de rembourser alors que dans le même temps il réalise au final des gains allant jusqu’à 20 millions de FCFA au terme d’une soirée.

Dès lors, l’opérateur camerounais comprit le pourquoi des comptes équilibrés, tant il est vrai que cet artifice participait de la réduction ou mieux des détournements des recettes du casino ce d’autant plus qu’au terme d’une soirée, le résultat du casino affichait zéro bénéfice.

Surtout qu’à tous les coups il savait bénéficier de la sollicitude des russes pour obtenir des prêts non remboursables, comme l’ont attesté les croupiers qui ont estimé les gains cumulés du fameux parieur chinois au-delà de 40 millions de FCFA par mois, sans bourse délier, en réponse à la demande d’explications que leur servit fort à propos l’opérateur économique camerounais.
Faits aggravants

Bien plus, des espèces étaient régulièrement détournées au travers d’un agent de change connu au lieudit Akwa Palace qui lui venait régulièrement encaisser de l’argent sans contrepartie aucune. Démasqués et astreints à changer leur mode opératoire en acceptant notamment l’implication d’un des fils du promoteur camerounais pour le contrôle en salle, les russes entreprirent plutôt de prendre la clé des champs en fermant unilatéralement le casino.

Ressassant les dispositions contractuelles, le partenaire camerounais comprendra qu’en fait il s’agit d’une rupture unilatérale du contrat de partenariat. Surtout que par ailleurs, durant les neuf mois qu’aura duré celui-ci, ses partenaires russes n’ont pas hésité d’effectuer au bas mot six voyages en Russie. Etait-ce pour sécuriser les fonds qu’ils détournaient ? On peut effectivement le croire, sinon pourquoi auraient-ils recouru fréquemment à un agent de change ou encore assigné un pseudo parieur chinois à des nuits d’insomnie ?

Autant d’interrogations dont la pertinence atteste de ce que les manœuvres des partenaires russes furent toutes préméditées quand bien même les dispositions contractuelles les assignent au paiement de 40 millions de F Cfa à la partie camerounaise au titre de dommages et intérêts, pour rupture unilatérale et abusive du contrat de partenariat.

Toutes choses pour lesquelles les russes ont été confondus par les enquêtes de la gendarmerie et qui, loin de chercher quelque terrain d’entente avec l’opérateur camerounais ont plutôt entrepris de lui proférer des menaces de mort au travers de coups de fil anonymes et autres sms non signés. Pire encore, ils n’ont pas hésité à ameuter leur communauté qui tint fort à propos plusieurs réunions à l’Hôtel Akwa Palace, peut-être pour en découdre avec l’opérateur économique camerounais.