Historiquement, dans toutes les luttes armées de libération dans le monde, de la Résistance française sous le Général De Gaulle en passant par le Front de Libération Nationale de l'Algérie (FLN), à côté des authentiques mouvements armés de libération ont toujours existé, hélas, des faux maquis.
Des bandits pas si éloignés des vrais maquis.

Ernest Ouandié est un authentique héros révolutionnaire national et panafricain. Donc, l'Armée de Libération Nationale du Kamerun (ALNK) était un vrai Front révolutionnaire armé de libération nationale.

Assurément, à côté de la vraie ALNK, il y a eu des bandits et des faux maquis.
Reconnaissons également, qu'il y a eu beaucoup d'exactions, des tueries et des pillages dans le Moungo.

Mais sachant qu'il y avaient ces faux maquis et ces bandits, je ne mettrais pas ces tueries et exactions sous la responsabilité de la vraie ALNK.
L' ALNK qui fut créée par le président Félix Moumie en 1959 en Guinée-Conakry. Elle s'était constituée en aile militaire de l'UPC après le Comité National d'organisation (CNO). L' ALNK, avec son slogan "*Vaincre ou mourir*", son objectif était la lutte armée révolutionnaire pour la conquête d'une Indépendance réelle et totale. Ainsi mener des affrontements armés pouvant faire des victimes dans le camp adverse n'était qu'une évidence. Et inversement des victimes dans les rangs révolutionnaires également. C'était le choix révolutionnaire des armes

Rappelons nous, parmi tant d'autres combattants de l' ALNK qui ont accueilli Ernest Ouandié le 21juillet 1961 dans les maquis du Mont Koupé (Moungo), s'y trouvaient : Makembe Tollo Adolphe, digne fils de Dibombari et Commissaire politique de l'ALNK, Mouangue David " Milton" du village Bonakouamouang ( Akwa-Douala) qui termina Chef d'Etat-major de l'ALNK, désigné par Ouandié, Ekwalla Koum Noe, noble fils de Deido-Douala qui performera sa formation militaire en Chine.

Aujourd'hui, on nous parle des tueries et des pillages commis par l' ALNK dans le Moungo.
Mais, posons nous la question : quel était l'intérêt de l"UPC et de l'ALNK de perpétrer des actes odieux dans le Moungo

Lorsque Ernest Ouandié lui-même reconnaissait que : <> (lire Citoyens libres ou esclaves, in "La Voix du Kamerun", Juin - Juillet 1962. )
Ainsi, l'objectif normal et ultime de l'UPC et l'ALNK était de faire militer plusieurs populations du Moungo dans leurs rangs afin d'avoir une UPC et ALNK fortes pour faire du Moungo un grand bastion de la lutte révolutionnaire pour une vraie Indépendance et Unification.
Néanmoins, je ne dis pas qu'il n'y a pas eu, aussi, des bavures de la part de la vraie ALNK.

Mais, beaucoup de ces tueries et exactions étaient faites par des faux maquis pour nuire à la lutte armée et à l'image de la vraie ALNK.
Bien sûr! cette entreprise macabre des pillages, des exactions et des tueries dans le Moungo est connue et les faux maquis en sont responsables.
Car, nous savons que quelques uns de ces bandits étaient à la solde de la soldatesque d'Ahidjo et des fascistes français et d'autres bandits étaient instrumentalisés par certains compatriotes tapis dans l'ombre.
Certainement pour plusieurs objectifs :
- Pour Ahidjo et des fascistes français, pour discréditer et desservir la lutte armée et l'image de l'ALNK et de l'UPC.

- Pour ces bandits, mener ces activités malsaines contre la Révolution kamerunaise en se remplissant les poches et faire fuir des autochtones du Moungo, pour ceux qui n'étaient pas tués sur place, de leurs villages et leurs plantations ; cela dans la confusion conduirait à la détestation de l'ALNK par les populations locales. Enfin, nous le savons, malheureusement, in fine que ces actes sinistres ont profité pour les intérêts mesquins à des personnages maffieux tapis dans l'ombre avec un calendrier ténébreux d'accaparation des espaces délaissés.

Cela ne veut pas dire que, avant ou ultérieurement, d'autres compatriotes conséquents n'ont pas acquis légalement les terrains dans le Moungo.
Enfin, posons nous l'autre question, l'Etat néo colonial qui détient tous les moyens pour remettre TOUT à l'ordre. Pour cet État néo colonial dont l'UPC et l'ALNK étaient des ennemis jurés qu'il fallait absolument détruire. Pourquoi cet État, des années après la défaite de l'UPC et de l'ALNK, a délaissé cette situation des terres mal acquises des autochtones du Moungo perdurer et que cet État a finalement, plus ou moins, accepté le statut quo

Il ne suffit pas, pour l'Etat de prendre des décrets de ne plus établir des titres fonciers n'importe comment. Et pour les titres fonciers frauduleux détenus par plusieurs compatriotes dans le Moungo, que doivent faire les populations

N'y a t il pas anguille sous roche
Aujourd'hui, les filles et les fils du Moungo et d'autres patriotes kamerunais doivent se lever afin d'elucider cette sinistre situation d'hier. Et continuer à réclamer justice malgré le temps qui passe ...
L'histoire continue, elle ne s'arrête jamais ...
David Ekambi Dibongue " Ilitch Samory ".
Ancien détenu politique à Tcholliré