Opinions of Monday, 25 June 2018

Auteur: Joseph Ngambi

Escroquerie: Cabral Libii bientôt en prison?

Cabral Libii et ses complices s'exposent à des poursuites judiciaires Cabral Libii et ses complices s'exposent à des poursuites judiciaires

Posons d’emblée que l’association « 11 millions de citoyens » n’est pas un parti politique mais une association Loi de 1990 sur la liberté d’association au Cameroun. D’après l’article 1 de ses Statuts, elle est une association « à but non lucratif et apolitique ». Il lui est donc interdit de faire la politique ou de faire de l’argent au bénéfice personnel de ses membres. La loi sur la liberté d’association dispose, article 11, que «Hormis les associations reconnues d’utilité publique, aucune association déclarée ne peut recevoir ni subventions des personnes publiques, ni dons et legs des personnes privées». Enfin et de façon générale, non seulement on ne peut se servir d’un organisme à but non lucratif pour réaliser des gains financiers personnels mais les bénéfices de ces organismes doivent être conservés en fiducie et servir uniquement aux fins et objectifs déclarés par ces organismes. En l’espèce, l’association « 11 millions de citoyens », réputée « à but non lucratif et apolitique » (Statuts, art. 1), fait de l’argent pour soutenir Cabral Libbii, candidat déclaré à l’élection présidentielle pour le parti Univers et président de l’association. La collusion entre le politique et l’associatif, aux buts et objectifs différents mais qui se conjuguent ici, est évidente.

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Au-delà, dans la mesure où ceux qui dirigent l’association lui font produire des revenus et bénéfices à des fins politiques et personnelles, donc des fins autres que celles prévues par sa charte (Statuts, art. 2) en violation de l’article 11 de la loi sur la liberté d’association, ses dirigeants, dont Cabral LIBII, pourraient être poursuivis pour escroquerie et extorsion de fonds en bande organisée. Concrètement, Cabral LIBII détourne l’association de son objet, lève des fonds en faisant de la sollicitation, de la vente de cartes de membres avec surenchère, du racket en exigeant des sommes importantes aux personnes désireuses de se présenter aux législatives (1 million FCFA), sénatoriales, et municipales (50 mille FCFA.) sous la bannière du parti Univers contre une promesse d’investiture. Les montants demandés sont payables en plusieurs tranches, ce qui fait que plusieurs jeunes camerounais naïfs sont endettés à l'égard de cette association. L'association recrute donc aussi des candidats aux élections politiques pour le parti Univers, ce qui finit de nous convaincre de la collusion entre l’associatif et le politique. Bref, pour satisfaire des fins personnelles, dont le financement de sa campagne, ses multiples voyages au Cameroun et à l’étranger, Cabral LIBII est prêt à tout, et fait effectivement tout, sous le couvert d’une association dont le but est pourtant non lucratif et apolitique. Cabral Libii a élaboré et mis en œuvre ici une sorte de théorie de l’association-écran vecteur du financement illicite d’activités politiques en vue de la prochaine élection présidentielle. Il serait d’ailleurs intéressant de savoir ce que révélerait un audit des comptes de cette association. Quoi qu’il en soit, l’illégalité et l’enrichissement personnel sur fond d’affairisme sont évidents, la collusion entre le politique et l’associatif aussi. En agissant ainsi, Cabral Libii et ses complices s'exposent à des poursuites judiciaires (art.14, Loi sur la liberté d'association).

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L’association, quant à elle, risque la dissolution pour pratiques contraires à son objet (art.13, Loi sur la liberté d'association). Puis, le parti Univers et ses dirigeants, qui profitent indirectement de ces fonds, obtenus illégalement, pourraient être poursuivis pour financement illégal, lire blanchiment. Ses dirigeants pourraient être écroués pour complicité d’extorsion de fonds. Les personnes naïves qui cotisent en soutenant une activité illégale risquent des poursuites également. La violation de la loi étant caractérisée, Cabral Libii n’a d’autre choix que de quitter l’association « 11 millions de citoyens » s’il maintient ses ambitions politiques, en attendant éventuellement d’être écroué.

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