Marchés, établissements ou lieux de culte demandent particulièrement de la vigilance du fait des affluences qu’ils drainent.
C'est peu que de dire que l’instauration de fouilles systématiques dans les lieux de culte, peine à passer.
En dépit du contexte actuel, des grincements de dents se sont encore fait entendre vendredi dernier à la mosquée centrale de Garoua, où la traditionnelle grande prière hebdomadaire a bénéficié d’un encadrement serré des forces de l’ordre. De la même manière que les injonctions d’ouverture des sacs et découverte des foulards à la cathédrale, ne sont pas encore bien acceptées.
Le rapport au divin reste, en effet, pour beaucoup, incompatible avec l’idée même de la suspicion. Ceux qui viennent dans la maison de Dieu palpés comme de vulgaires brigands ? Quel sacrilège ! Alors même que les derniers commanditaires appréhendés à Maroua prévoyaient, d’après leur exploitation, une attaque prochaine à la mosquée.
Mais c’est peut-être dans les marchés que les relâchements de vigilance sont les plus confondants. Et ce, alors même qu’au-delà des vies humaines c’est également un pan important de l’économie locale qui y est exposé. Et pourtant au milieu d’une promiscuité entretenue, les risques ne manquent pas. Une multiplicité de cibles potentielles sur le moindre petit périmètre, la difficulté à pouvoir contrôler autant les mouvements que les personnes, et d’innombrables voies d’accès poreuses.
Sans parler d’une coupable « loi du milieu » qui s’est installée dans certains de ces espaces marchands, au nom de l’esprit de corps. Un officier de police en service à Yaoundé nous expliquait à cet égard que s’agissant du marché Mokolo, par exemple, les multiples malfaiteurs dissimulés au milieu des vendeurs, étaient presque tous connus de leurs « collègues » commerçants.
Autant que les principaux sites de recel et de trafics. Mais ces derniers se refusaient à toute dénonciation, même quand leur anonymat était garanti. Une complicité coupable à bannir absolument par ces temps de danger. Dans les lieux d’études également (écoles, lycées, universités), la sécurité relâchée au motif que ces cadres accueillent enfants et adolescents, devra évoluer. Les établissements sans enceintes, encore nombreux notamment dans l’arrière-pays doivent y remédier et les personnels de surveillance augmentés pour la surveillance tant des enfants que des parents les accompagnant. Idem pour les espaces sportifs, dont la liesse populaire a souvent entraîné une permissivité à corriger.