Non pas que tous sont convaincu que l’intention de ces manifestants d’une autre dimension pourraient aller au-delà de revendiquer simplement ce qui leur revient de droit. Mais parce qu’ils peuvent avoir ouvert là une boite de pandore.
Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary avait annoncé que la marche était l‘affaire de quelques 200 hommes, sur les 1300 qu’ils étaient; Comme pour minimiser ce mouvement.
Mais les éléments des forces de défense nous rappellent que les hommes en tenue ne sortent jamais de leur caserne pour voyager, alors qu’ils n’ont pas obtenu de permission expresse de leur chef.
Or, on sait que le jour de la marche, tous les soldats concernés par le paiement des primes qui se trouvaient dispersés à travers le pays se sont retrouvés en moins de 24 h à Yaoundé. Il faut aller voir comment ils ont obtenu la permission de se rendre à Yaoundé.
On n’oublie pas que jusque-là, ils continuent de grommeler, arguant qu’ils n’ont pas encore perçu la totalité de leur dû. A côté d’eux, les militaires engagés au front de l’Extrême nord contre Boko Haram et ceux qui veillent sur les milliers de réfugiés centrafricains particulièrement récalcitrants, et qui doivent essuyer quotidiennement les incursions des éléments perdus des rebellions à la frontière avec la Rca, ont des raisons d’être jaloux du «traitement de faveur» des anciens de la Minusca.
Ces derniers d’ailleurs, sont légitimement fondés de poser eux-aussi leurs dossiers de primes sur la table. Et même de descendre à leur tour dans la rue pour manifester leurs humeurs. On se rappelle la grogne qui est montée du contingent de la marine de l’Extrême nord.
Les policiers et les gendarmes se rappellent toujours que seuls les éléments de l’armée de terre ont bénéficié de la sollicitude du président de la République lorsqu’il a fallu récompenser les hommes au front pour leur bravoure. Les gardiens de prison ne comptent plus leurs frustrations. Et sont susceptibles de crier leur colère à tout moment.
Bien plus loin de nous, les soldats camerounais, du moins ceux encore vivants qui ont passé trois ans dans les geôles de Sani Abacha au Nigéria dans le cadre du conflit de Bakassi, n’ont plus toutes leurs énergies pour crier leur désarroi, parce qu’ils ont été abandonnés à eux-mêmes, malgré les dispositions que Paul Biya avait prises en 1998 pour leur prise en charge, sont toujours en «embuscade». Parce que ce sont des militaires, après tout.
Tout ce monde peut dire que le temps et les événements militent déjà en leur faveur. Des intempéries d’un climat que Etoudi doit gérer avec beaucoup de doigtée. Suivez le regard, vers les vétérans de la Minusca. Parce qu’il s’agit des hommes qui portent des fusils.