Ce n’est en effet pas la première fois qu’un idéologue ethno-fasciste fait l’éloge du séparatisme régional à connotation tribaliste sur le plateau de la chaîne de télévision détenue par les dignitaires de la dictature en place, notamment le ministre des finances Louis-Paul Motaze pour lequel l’affairiste criminel incarcéré Jean-Pierre Amougou Belinga n’est qu’un prête-nom.
En effet, cette connerie de « rentrez chez vous » résonne à Yaoundé car le Cameroun est déjà un état Frankenstein avec des portions qui ne semblent pas correspondre entre-elles. Nous avons des endroits qui ne veulent plus rien faire les uns avec les autres, alors même que la guerre civile dans les régions anglophones du pays est exposée et exploitée par des oligarques et des ploutocrates ethnofascistes qui ont mis en place un État nécropolitique uniquement pour se remplir les poches.
En fait la surprise tient à l’indignation puis à la mémoire sélective de tous ces Camerounais, incapables précédemment d’initier une action collective contre les différents auteurs d’incitation à la haine ethno-tribale, dont les propos ont notamment légitimé les massacres des populations civiles anglophones, à travers des crimes de guerre, contre l’humanité et même de génocide demeurés impunis jusqu’à ce jour.
C’est précisément ce sentiment général d’impunité qui donne à ces théoriciens de la haine ethno-tribale et de l’exclusion territoriale d’autres Camerounais (en raison de leur origine ethnique) l’arrogance qu’ils peuvent continuer à loisir de répandre leur idéologie criminelle sur un média de grande écoute, jouissant de toute l’assistance financière du pouvoir tribal de Yaoundé.
Il faut y mettre définitivement un terme.
Les instances judiciaires internationales, reconnaissant notamment la compétence universelle, peuvent être saisies sur tous ces cas, si et seulement si les Camerounais dans leur écrasante majorité sortent de l’indignation sélective, de la mémoire courte, et de la victimisation communautaire.
Gagner à tout prix
Tout ceci n’est possible au Cameroun parce que des ethnofascistes au pouvoir sont connus pour être des partisans de la victoire à tout prix, ancrée dans leur tactique de la terre brûlée utilisée pour asseoir leur mainmise institutionnelle, sans autre justification que d’y rester à vie.
Cela explique pourquoi ils ne se sont jamais souciés de la démocratie en premier lieu, puisqu’ils ne voient pas l’opposition légitime comme des adversaires politiques mais comme des ennemis – des empêcheurs de jouir éternellement du pouvoir – qui doivent être éradiqués.
Pour ces ethnofascistes, la fin justifie les moyens et cela inclut le truquage perpétuel des élections, l’enfermement des opposants politiques légitimes dans leurs camps de concentration et quand cela ne suffit pas, l’assassinat d’opposants politiques ou de personnes jugées déloyales au régime en place comme l’a été le journaliste Martínez Zogo assassiné sauvagement le 17 janvier 2023.
Dans ces circonstances, la partisanerie se transforme en inimitié et les divisions politiques en haine. Dans la guerre, il n’y a pas de principes, seulement des victoires et des défaites.
Le problème avec la guerre civile, cependant, est que la guerre civile nous a déchirés et comme Abe Lincoln le savait si bien, une maison divisée ne peut pas tenir, ce qui signifie qu’il ne reste que des perdants. Et c’est forcément une mauvaise affaire pour tout le monde!
Aussi, notre organisation a toujours lancé un signal d’alarme à tous les commentateurs ethnofascistes « respectables », qui ne tarderont pas à exprimer leur horreur face au monstre qu’ils ont contribué à créer…
Car avec le martyr de Martinez Zogo, qui d’autre a besoin d’être témoin des conséquences désastreuses de l’oligarchie ethnofaciste? Ils se foutent même de la communauté dite « Ekang » qu’ils prétendent soutenir à bras le corps et, envers et contre tout!
Au fond ces oligarques ethno-fascistes utilisent la guerre tribale pour détourner l’attention des Camerounais ordinaires des véritables racines du grief qui doit leur être fait: la qualité de vie et la durée de vie des Camerounais ordinaires qui diminuent rapidement car de plus en plus de richesses sont accumulées par ces oligarques ethnofascistes et ploutocrates, au détriment de nos soins de santé, du changement climatique, de la répartition équitable de la richesse nationale et du problème récurrent de la chèreté de la vie.
Il n’empêche, les imbéciles qui croient en ses connards le font au sacrifice de leur propre vie et n’auront en réalité qu’eux-mêmes à blâmer !
Joël Didier Engo / Olivier Tchouaffe CL2P/ICL2P
L’Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – ICL2P / CL2P