La curiosité de la campagne présidentielle camerounaise qui a débuté bien avant son lancement officiel, trahit l’immaturité politique de certains candidats dont les plus en vue pourtant, font le rappel de recettes tribalistes pour imprimer un rayonnement à la périphérie régionale.
Si la probité morale n’est pas une qualité partagée pour quelques-uns, ayant d’ailleurs maille à partir avec la justice, l’altitude des différents débats auxquels nous habituent les acteurs de cette course à la présidence est de très bas niveau.
Les candidats à la présidentielle camerounaise sont-ils véritablement patriotiques et républicains ? C’est la question que l’on pourrait se poser en écoutant les différents discours et l’approche des lignes éditoriales des gros calibres qui font de la distraction, s’agissant de véritables problématiques qui interpellent le Cameroun. En trichant un peu avec ce qui se passe dans les grandes démocraties, les campagnes sont régulièrement axées sur trois axes majeurs : la sécurité, le social, et l’économie. Le politique englobe l’art de pouvoir manager tous ces sujets, si on leur ajoute la diplomatie qui participe à intégrer le pays au niveau de la sphère régionale et mondiale.
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La sécurité est un enjeu majeur, car elle induit forcément le développement autant bien économique que social. Sur le chapitre sécuritaire en particulier, les grandes démocraties nous ont habitués à un regroupement de cet idéal dans le cadre de la défense nationale ; on l’a vu dans le cadre de la guerre en Irak, où la côte de popularité de Bush père avait grimpé aux Etats-Unis, ainsi que celle du président français dans le cadre de l’intervention de l’armée française en RCA ou au Mali. L’on a d’ailleurs cru à un moment que certains présidents en difficulté sur le plan interne, pouvaient devenir des va-t’en guerre, seulement pour redorer leur capital sympathie.
Depuis que le Cameroun mène une croisade résiliente contre le terrorisme, cette projection échappe cruellement à une marge infime de la population, mais paradoxalement aux leaders des partis politiques, dont c’est pourtant l’occasion idoine de démontrer l’attachement aux valeurs de la République ou, de l’intégrité territoriale qui est un pilier constitutionnel, sous le chapeau de la souveraineté. Il n’est donc pas surprenant d’entendre le président Paul Biya, s’exprimer avec plus de nervosité sur le problème terroriste en cours qui mine la stabilité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et pour lequel, il persiste l’ombre d’une suspicion, quant aux dividendes politiques que certains voudraient tirer de cette situation, ou alors, quand d’autres ne sont pas suspectés carrément d’avoir un faible pour la doctrine irrédentiste.
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D’après les perceptions, huit Camerounais sur dix, voire neuf sur dix, sont réfractaires à l’idée d’un retour à l’Etat fédéral. Une bonne partie du Sud-Ouest l’a d’ailleurs fait savoir par la voix de ses élites traditionnelles et politiques. Les comités de vigilance commencent à se structurer véritablement surtout dans la région du Sud-Ouest. En tout état de cause, c’est le président Paul Biya qui sort encore une fois vainqueur de ce conglomérat, lui qui est resté fidèle à son crédo de paix et de bien-être pour son peuple.