Les jours qui suivent la campagne annoncent une razzia en faveur du président candidat au soir du 07 octobre 2018.
A peine lancée, la campagne pour la présidentielle 2018 au Cameroun s’offre déjà à l’analyse des observateurs, par ses premiers signes et trophées, en attendant la victoire finale. Le premier round de victoire revient incontestablement à l’invité surprise, le pavillon communication, dans son rôle d’ordinaire de l’étape. C’est le nouveau métier de mode et de vogue chez des candidats qui ne sont plus si candides.
Comme jamais auparavant, toutes voiles dehors, ça communique ferme, et l’on s’en donne à cœur joie, ne laissant plus aucune astuce, aucun secteur ni méthode où la main ne passe et ne repasse, pour séduire, par sa vertueuse et opportune raison. Que du bonheur pour le citoyen électeur, résigné à savourer une force de détermination du champ politique qu’il tend parfois à oublier. Du côté du candidat sortant, l’on frise l’extase, par un registre de communication des plus éclectiques, preuve que le tweet de lancement de sa candidature n’était pas un simple artefact… Ça promet ! Le champion des phases préparatoires pavoise.
Autre victoire, celle de la jeunesse consciente et responsable de la classe des héritiers, exécutants testamentaires des « founding fathers », sur les chantiers des rêves inachevés. Les candidats Libii, Matomba, Osih et Ndifor ressortent de cette catégorie, avec en sus, la prime de la virginité politique. Leur déploiement sur le terrain s’en trouve, par le fait même, chargé de cette ferveur affectueuse qui annonce les causes vissées sur le cœur.
LIRE AUSSI: Sérail: un protégé de Chantal Biya livre de nouveaux secrets sur Paul Biya
On les aime pour leur étoffe rafraichissante et audacieuse. Ils ont le don d’embarrasser ou de fasciner, beaucoup moins pour ce qu’ils font, ou ont fait, que pour ce qu’ils sont… Vient ensuite et de près, la génération intermédiaire, celle des « baby-boomers » du devoir patriotique. Ils prennent appui sur leur profonde immersion, à raison gardée, dans les choses, pour justifier leur légitime droite d’aller plus loin ; le Pr Kamto et Me Akere en font partie. Ils ont, nom, notoriété, respectabilité nationale et internationale, puis la fortune qu’il faut, pour engranger des alliances estampillées, et ainsi se faire les alliés opportunistes d’une enchanteresse prodigalité. En foule, ils hantent de se donner une foule qui foule au sol toutes leurs inhibitions ; et on les croit, puisqu’ils savent de quoi ils parlent.
A défaut, ils ont le génie de se concilier un diagnostic bien documenté et articulé pour postuler un ambitieux programme de redressement des déviances et déviations. Les maux parfois ici se réparent par les mots, à travers la magie explosive de ces flamboyants artificiers du verbe.
Au bout de la chaîne se trouvent, bien sûr, les seniors ; les sieurs Garga HamanAdji et Ndam Njoya, familiers de l’opération. Ils rassurent, en ceci qu’ils sont en terrain connu, au terme d’un parcours de hauts faits d’armes dont ils espèrent maintenant tirer des dividendes, par une confiance populaire accrue, finale. Ensemble, tous les huit entrants exaltent ce que le candidat sortant, Paul Biya, a le mieux réussi, à savoir, de doter le Cameroun de cadres d’exception de très haut niveau, à l’intérieur et à l’extérieur, en soutenant l’assomption ici d’hommes capables de prendre en main leur destin, à partir d’une jeunesse libre de ses énergies, pour oser NOW.
LIRE AUSSI: Fétichisme: ces proches de Paul Biya qui ont tenté d’éliminer Brenda Biya [Retro]
Le tableau eût certainement été plus complet, s’il y avait eu une femme, pour sceller au sommet la promotion du genre… A Lucha continua ! Autre victoire d’étape du jour de lancement de la campagne, c’est l’hégémonie politique de la région du Littoral, qui se révèle être la plus engagée et la plus sollicitée, avec environ cinq candidats sur le même terrain le jour dit… Si l’on osait, on dirait déjà que la décision du 07 octobre se prendra dans le Littoral…
A suivre de près. Terminons par le plus expressif, à savoir, la démonstration de force du parti au pouvoir, parti pour rester, en s’offrant une journée de lancement de campagne sur le mode de la seringue hypodermique. Au total, plus de trois cent meetings simultanés, éclatés sur les 58 départements des 10 régions… On avait entendu parler de proximité, mais cela ressemble plutôt à du plein pot d’éblouissement, pour une bonne entame de campagne.