Opinions of Monday, 1 October 2018

Auteur: camer.be

Etoudi: Paul Biya et ses gangsters font la loi

A 85 ans, Paul Biya brigue un nouveau mandat de 7 ans A 85 ans, Paul Biya brigue un nouveau mandat de 7 ans

L’élection présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun est une autre performance du pouvoir de Don PoPaul, à la barre depuis les 36 dernières années. Le lendemain de l’élection, ses «adversaires» auront une fois encore beaucoup de temps pour pleurer et s’en vouloir d’avoir légitimé ce simulacre électoral. Ce sera aussi leur faute, parce que, étant eux-mêmes souvent des purs produits de l’État de Gangsta de Don PoPaul, ils n’ont pas pu se réunir, s’entendre, puis présenter un candidat unique et crédible contre Don Popaul.

Qualifier le Cameroun de démocratie est presque une blague, si ce n’était pas vrai. En effet dans cette présidence exécutive au pouvoir renforcé, les trois branches de gouvernement et la séparation des pouvoirs sont purement un affichage. La justice est toute soumise à un cabinet noir qui manipule cette institution depuis le palais présidentil d’Etoudi.

Le parlement s’est abdiqué de toute responsabilité; et l’exécutif est dirigé par Don PoPaul avec un État familial-tribal parallèle et des réseaux clientélistes patrimoniaux gérés selon des règles formelles et informelles légitimant et permettant à une république kleptocratique de s’épanouir en cercles fermés. Comme avec ses 36 années de pouvoir, il s’agit d’un rappel absolu qu’un État sans contrainte de résultat devient un État gangster.

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En outre, selon le Dr Cornel West, «appeler quelqu’un gangster n’est pas une expression subjective, c’est une description objective de quelqu’un qui ne croit pas qu’il existe des contraintes, ne croit pas qu’il existe des limites, croit pouvoir utiliser tout pouvoir arbitraire. »

Un autre rappel est que les compétences de l’homme et les ressources à sa disposition ne doivent pas être sous-estimées car il a lui-même déclaré: «ne dure pas au pouvoir qui veut mais qui peut». Cette ruse explique le très grand nombre de prisonniers politiques enfermés dans ses cachots et appelés communément «prévaricateurs de la fortune publique».

Le CL2P a comparé cette tactique politique cynique à l’érudit chinois Sun Tzu, qui a affirmé que toute forme de bataille est basée sur la tromperie et que l’art suprême de la guerre est de maîtriser l’ennemi sans le combattre.
Le tout résumé donne un régime autocratique guidé par la volatilité et la duplicité de Don PoPaul, dans lequel la loyauté absolue est la norme, et la loyauté instinctive la seule voie vers la promotion sociale.

Plus précisément, dans cet État de gangsta, le rêve Camerounais, comme le chantait Donny Elwood, ne profite qu’à ceux qui ont des liens très proches avec la Mangeoire. Un exemple visible nous est fourni grandeur nature avec la campagne électorale actuelle, où est déployé de façon ostentatoire des forces inégales entre un parti-État RDPC de Don PoPaul qui a fait main basse sur la fortune publique et les candidats des partis d’opposition subtilement privés des financements publics.

Dans ce contexte, le plus grand défi est de surmonter l’apathie et le néant, et c’est pourquoi des organisations de défense des droits de l’Homme telles que le CL2P sont déterminées à transmettre un message de détermination, d’espoir, et d’auto-efficacité suivant lequel les citoyens ordinaires peuvent encore malgré tous ces blocages changer le monde.

Le CL2P espère ainsi que les Camerounais ordinaires cesseront de réagir comme des chiens de Pavlov entraînés aux sifflets des créatures du régime Biya, mais répondront plutôt à nos appels réfléchis et répétés à la décence morale en vue du changement inéluctable.