Les Camerounais sont désormais appelés à voter massivement pour un « prophète » invisible dans la campagne encours de l’élection présidentielle du 07 octobre prochain.
En effet, en revendiquant le titre de « prophète », le régime de Paul Biya est à bout de propositions et se cantonne à mentir maintenant ouvertement. Il essaye encore désespérément de mystifier le peuple camerounais, une fois de plus, après 36 ans sans aucun miracle.
Aussi en l’absence de ces preuves qui feraient donc de M. Biya un « prophète », les partisans de son régime, ses idéologues, ses flatteurs et flagorneurs, ses chiens de garde comblent ses lacunes et absences avec des slogans messianiques et des pots-de-vin à tout va. Ce n’est pas la manière attendue de mener une campagne professionnelle, notamment lorsque celle-ci semble incapable de faire preuve d’un minimum de bonne foi.
LIRE AUSSI: Election 2018: Paul Biya vit en permanence sous assistance
En effet, le régime de Biya est connu pour fleurter en permanence avec les normes médiévales de la politique, lorsque ceux qui étaient au pouvoir décidaient arbitrairement qui disait la vérité et qui était un traître. Le CL2P tient en la matière une longue liste de prisonniers politiques confinés dans les cachot du dictateur, uniquement parce que le «prophète» a décidé ainsi, c’est-à-dire le fait du prince. Comme avec le «prophète», toute la bonté est projetée sur lui, et tout le mal est rejeté sur ceux qui s’opposent à lui. Ainsi, le «prophète» porte les idéaux tandis que les méchants trimbalent l’ombre des enfers.
Quand un politicien se présente en «prophète» comme M. Biya, il ne représente pas seulement lui-même. Il fait une déclaration plus large sur la foi et la politique – et, dans ce cas, façonne la manière dont les gens perçoivent ou doivent percevoir selon lui les chrétiens et le christianisme.
On pourrait pourtant espérer que lorsque des personnes identifiées publiquement en tant que chrétiens pénètrent dans l’ARÈNE publique, elles y apporteraient un certain caractère distinctif, notamment un engagement clair en faveur de la justice, pour traiter les autres êtres humains, particulièrement les faibles et les vulnérables, avec dignité et respect.
Dire la vérité aux puissants au lieu d’agir comme des courtisans pour eux, ni calomnier les opposants, ni faire une confiance aveugle au prince, et surtout ne pas permettre que la foi chrétienne soit utilisée comme une arme franche et politique, à l’image de ce qu’a fait le Cardinal Christian Tumi récemment au Cameroun, lorsqu’il a initié une démarche de dialogue inclusif pour la résolution pacifique de la crise anglophone, initiative immédiatement relayée puis appuyée à Paris par le CL2P.
Peut-être dans sa vie privée, M. Biya est-il un homme pieux. Mais force est de constater que sa politique ne reflète en rien les enseignements du Christ. Sa tyrannie nuit au témoignage chrétien. Sa terreur est d’ailleurs préjudiciable à la foi chrétienne à laquelle il prétend avoir fait allégeance depuis le séminaire.
Ses actes politiques inhumains sont embarrassant et malheureux. Ils doivent prendre fin après 36 années qui peuvent être qualifiées d’hérétiques.