Le tweet qui a annoncé le décès du président de la République il y’a quelques jours, continue d’alimenter les conversations au sein de la communauté numérique notamment.
Un emballement médiatique s’est emparé des internautes le samedi 03 février. Une rumeur lancée sur Twitter, annonce la mort de Paul Biya. Le tweet funèbre qui annonce le décès du chef d’Etat camerounais se répand comme une trainée de poudre.
Tout est donc parti d’un tweet avec ce message : « Paul Biya vient de nous quitter. Rip. », publié sur le site de microblogging samedi 03 février vers 13h30. Un nouveau tweet une heure plus tard annonce : « Décès de Paul Biya, les proches de l'homme politique confirment ».
Ce deuxième tweet est accompagné d'un lien vers le site Nécropédia. En ouvrant le lien, on tombe automatiquement sur le profil du président Paul Biya où est affichée une annonce du décès de Paul Biya avec sa date de naissance et le jour de son décès. Or une alerte publiée en bas de cette page en rouge attire l’attention.
On peut y lire : « Des individus mal intentionnés lancent des rumeurs de décès sur les réseaux sociaux (essentiellement Facebook et Twitter) en détournant nos nécrologies anticipées. N'hésitez pas à nous les signaler. » La fausse information est reprise par quelques radios et des médias du monde entier.
Tard dans la soirée, un communiqué dément formellement le décès de Paul Biya. Ceux des journalistes qui ont relayé l’information n’ont pas pris de temps de faire des vérifications d’usage pour remarque que le lien les dirigeait vers un site qui est spécialisé dans la rédaction des nécrologies anticipées.
Une nécrologie anticipée est selon la définition des promoteurs de Necropedia, « une nécrologie rédigée avant le décès de la personne. Les agences de presse ont dans leurs tiroirs la nécrologiedes grands de ce monde encore vivants, rédigée et prête à être publiée.
Il ne s'agit en aucun cas ici, de l'annonce d'un décès, ni de son anticipation. » cette clarification est donc venue mettre fin à une folle après-midi de samedi où les gens ont dû prendre des précautions pour aborder des sujets au téléphone avec des proches.
Le site Necropedia affiche des centaines de nécrologies anticipées. En le visitant, on peut alors lire des nécrologies anticipées de quelques grands de ce monde. On y trouve celui de Donald Trump le président des Etats-Unis, Antonio Guterres le secrétaire général des Nations Unies, Nicolas Sarkozy l’ancien chef d’Etat français, Paul Kagame actuel président de la République rwandaise, etc.
Fin de la rumeur et trêve de commentaires. Place au débat sur la bonne utilisation des informations reçues des réseaux sociaux qui sont une mine d’informations, mais aussi un ramassis de fausses nouvelles que les limiers de l’information devront utiliser avec circonspection.
Dans un contexte marqué par un climat politique tendu en rapport avec la crise anglophone, une telle rumeur, visait à coup sûr à jeter le trouble dans les esprits et à constituer à travers ses effets un climat social délétère pouvant donner lieu à toutes sortes de remous sociaux. Comme en 2004, le Paul Biya sort vivant de la rumeur.