Opinions of Monday, 12 March 2018

Auteur: camer.be

Etoudi: le sort réservé à Mebe NGO’O après son limogeage

Mebe Ngo'o a été limogé le 02 mars dernier Mebe Ngo'o a été limogé le 02 mars dernier

Les langues serpentines l’appellent « Bébé Doc » à cause de sa proximité avec le palais d’Etoudi. Il est enfin sorti du gouvernement le 2 mars dernier.

Mais, seulement, son fantôme continue à hanter l’espace public. Profession : Ministre de la République. Pouvez-vous imaginer le ministre Mebe sans une longue escorte ? Jamais. L’homme s’était acclimaté, à la limite de la mégalomanie, avec la plus longue escorte.

Et, pour se donner de la consistance, malgré son départ de ce poste ministériel de souveraineté, son entourage lui a gardé le titre du très stratégique de ministre de la défense. Du coup, les mauvaises langues lui ont attribué le titre de premier dauphin de Paul Biya. Le ministre Mebe a pris goût. Il s’est entouré d’une garde prétorienne dans un impressionnant bunker qui tient lieu de résidence. Normal, l’homme s’est mis depuis dans la peau de Président. Cette garde qui a torturé « à mort » le jeune reporter du journal le Jour qui a eu la hardiesse de violer l’ « espace présidentiel » pour faire son travail de journaliste.

En présence des courtisans et, croit-on savoir de quelque journaliste complice du ministre. Caristan Isseri a subi le traitement le plus ignoble qu’un être humain peut subir chez « un ministre de la défense » : déshabillé, torturé, jeté dans la cage aux chiens, mouillé et jeté en pleine nuit comme un malpropre. Et puis quoi ? Le ministre Mebe est le fils adoptif du père.

Une position qui lui confère une immunité. Les journalistes n’ont qu’à aller se faire cuire un œuf. Du coup, les avis sont partagés. Levée de bouclier dans la presse. Mebe Ngo’o est sorti du gouvernement pour rester dans l’actualité. On est allé fouiller dans les archives pour présenter l’homme : à la fois saint et mauvais. On lui attribue une fortune colossale évaluée à coup de milliards, glanée durant son parcours dans les hautes sphères de l’administration, parfois au grand dam des règles de l’art.

Tombé en disgrâce depuis le 2 mars par son éviction du gouvernement, fragilisé par la perte du pouvoir, Mebe Ngo’o est désormais au centre de toutes les convoitises. Vraies ou fausses allusions et insinuations sur ses frasques et velléités de succession à la tête de l’Etat, l’homme serait dans les serres du tribunal criminel spécial. Une rumeur l’avait d’ailleurs annoncé dans les cellules du secrétariat d’Etat à la Défense. Seulement, dans les coulisses, on annonce l’arrivée imminente à Kodengui de nouveaux clients de l’opération épervier. Signe prémonitoire?

Wait and see.