PREMIERE PARTIE,GAROUA: ORIGINE ET CREATION DE LA CITE....Garoua, ville cosmopolite au grand destin, est située au centre du grand-nord.
Chef lieu de la Région du nord Cameroun, sa position stratégique fit d’elle le siège de l’autorité administrative et politique dès la pénétration coloniale Allemande, en 1901.?
Sur la base d’un témoignage d’archives sonores d’ Eldgridge Mohammadou (1934-2004), chercheur camerounais à l’ONARES, et des manuscrits en arabe possédés par l’aristocratie peule (Modibo Ahmadou Bassoro), Garoué, nom Bata devenu Garoua, signifiant vallée des djirladjé, fut fondée en 1835 par Modibo Haman Djondi.
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Produit de la congrégation fondée par Ousmane Dan Fodio, après ses études coranique, il fut recommandé à Modibo Adama, Shéou de l’Adamaoua, basé à Yola. Ce dernier décida de l’affection d’Haman Djondi dans le secteur de la haute vallée dela Bénoué, avec sa famille, complétant ainsi une occupation stratégique des peuls, qui avait propulsé cinq ans plutôt à Ngaoundéré, Ardo Djobdi (1830/1838), et ses compagnons, fondateurs du lamidat de cette localité.
Haman Djondi en route pour la vallée, croisa au passage l’un de ses parents, Modibo Hama Tairou, dans le pays Kilba (montagne habité à l’époque par des animistes), située entre Mitchika et Madagali. Il y fut reçu, le temps de rassembler son monde en pâturage avec les troupeaux, pour la destination finale, qui présentait des avantages exceptionnels.
Avant les peuls, au cours d’une dizaine de siècles (900 après JC à 1800 après JC), des vagues successives de peuples divers vont se relayer dans cette partie de la vallée de la haute Bénoué.
Un nombre considérable de mamelons surplombants cette vallée inondable, jalonnent de Pitoa à la frontière du Nigeria, ces anciens habitats de peuples aujourd’hui disparus.
D’après des sources archéologiques menées dans cette région, six grandes vagues successives de peuples ont occupé la haute vallée de la Bénoué.
A en croire ces sources cité par Eldgrige, Une partie des Bantou furent les premiers à séjourner dans la vallée, avant de continuer leur migration vers le sud du Cameroun.
Succédant à la vague Bantou, il y eut les Mboum, les Dama, Les Moundang et les Toupouri.
Les Sao furent la troisième vague de migrants, comprenant les Gnamgnam, les Guéwé, Les Ngom, les Douli et les Mbama de Rey-bouba.
Les Dourou, les Namdji et les Tchamba, arrivèrent à leur tour après les Sao.
Le groupe Fali succéda lui, aux Dourou et aux Namdji de Poli, suivit des Bata vers 1650 après JC, qui eux, précédèrent les Foulbé, arrivés cinquante ans après.
Située dans la zone de transition entre la savane boisée (vers le sud de la Bénoué), et le début du sahel herbeux (vers le nord de la Bénoué), la haute vallée de la Bénoué est dotée de toutes les conditions naturelles propices à l’installation de l’homme.
Un large cours d’eau poissonneux et fertilisant, une savane giboyeuse, une vallée au sol fertile, des hauteurs montagneuses assez élevées pour servir de zone refuge en cas d’agression, mais surtout le passage quasi obligatoire qu’elle constitue pour les grandes migrations humaines, entre le massif du Mandara (au nord) et, les chaines montagneuses de Poli (au sud), en provenance du nord pour le sud, ou de l’est pour l’ouest.
Le célèbre peuple Sao, bâtisseur de cités telles :
Kousseri,s’y étant séjourné, il n’est donc pas impossible qu’il y ait eu une autre ville dans ce même cite avant Garoua.
Dans cette succession des peuples divers, venu tant du lac-Tchad que des vastes plaines du Baguirmi, les Foulbé du clan Wollarbé, partis avec leurs troupeaux vers le 15e siècle de la région du Mallé (ancien empire du Mali), parvenu à Sokoto, puis au Bornou et au lac-Tchad, continuèrent au pays Kilba, vers le 17e siècle puis, prolongèrent leur migration jusqu’aux rives de la haute Bénoué.
Peuple de nomades au même titre que les touaregs, les peuls se déplaçaient sur des longues distances, en perpétuelle recherche de pâturage.
De nombreuses sources sérieuses d’anthropologues situent l’origine très controversé des peuls au Sahara. Rejoignant le débat par son ouvrage «De l’origine Egyptienne des peuls », Aboubacry Moussa Lam, utilisant essentiellement les données de l’Egyptologie et de l’Ethnographie, croie lui, à la véracité de la thèse de l’origine nilotique des peuls, qui se sont intégrés depuis des siècles à la population de nombreux états d’Afrique occidentale.
C’est ainsi qu’on retrouve des peuls au Sénégal, en Gambie, en Guinée Bissau, en Guinée, au Mali, au Burkina Faso, dans le nord du Togo, au Bénin, au Niger, au Nigeria, au Tchad et au Cameroun.
La langue peule est parlée par près de 15 millions d’Africains, repartis en plusieurs sous-groupes : Macina, dialectes orientaux, fouta-toro et bassin des voltas. Les variations dialectales affectent principalement le lexique, mais l’intercompréhension est assez facile. La langue se transforme au contact de locuteurs d’autres langues qui s’en servent, et souvent, la simplifie.
Comme en témoignent la langue wolof et sérère, dont la parenté avec le peul est reconnue, on rencontre également de nombreux cas de métissages linguistiques.
Malgré sa présence dans des pays très éloignés les uns des autres, subsiste une certaine homogénéité de cette langue. Les nombreux dialectes n’empêchent qu’il existe, un peul littéraire qui joue parfois le rôle de langage secret. Comme dans toute l’Afrique noire, leur tradition se perpétue oralement.
De 1780 à 1835 les la phase d’habitation des foulbé Wollarbé, débuta par Garoua windé, actuel quartier foulbéré, en face du lamidat. Durant cette cinquantaine d’année, ils vont réellement préparer la fondation de Ribadou, futur Garoua.
Les premières alliances passées avec les Bata et un certain nombre de clans Fali, leur facilita la reconnaissance du terrain où ils vont mettre en place la future ville. L’expérience acquise dans la construction de Garoua Windé, va leur servir pour l’implantation de Ribadou.
Vers 1835, Modibo Haman Djondi dans sa conquête du pays Fali, fort des différentes alliances passées, érigea un camp avancé fortifié de guerre entouré des pieux, à l’actuel emplacement de la mosquée faisant face au palais du Lamido. C’est ce camp qui s’est appelé Ribadou.
En plus de cela, en avant de Ribadou, Modibo Haman Djondi avait demandé à son allié Fali Bigaoula Tonldjo, d’édifier un autre camp avancé, qui lui, servirait de bouclier. Ce camp qui s’appelait Ngouroré Bigaoula, a été installé à l’actuel cite occupé par l’école franco-arabe du quartier Bibemiré.
C’est donc ces deux emplacements de Garoua qui ont été habité, après Garoua Windé, appelé aussi Graoua Yairéwa.
Cependant, dès l’époque de la construction de Ribadou, les Bata habitaient déjà les rives de la Bénoué. Leur occupation étant essentiellement la pêche, ils avaient constitués des camps de pêcheurs le long de ces rives. L’un de ces principaux camps était établie dans l’actuel quartier de Liddiré, appelé à l’époque Bataré, ou quartier des pêcheurs Bata.
Garoua n’était constituée que de quelques huttes avec des marécages aux alentours, entouré de cette fortification des pieux et, quelques troupeaux de bétails en pâturage, sous la garde des bergers foulbés.
Dans ce Ribadou qui était en réalité un camp de guerre, habitaient les guerriers foulbé et des fantassins, sous la conduite de Modibo Haman Djondi. Avec leurs chevaux protégés par une mousse confectionnée à l’aide des poiles de moutons, quotidiennement, ils sortaient de ce camp pour aller en campagne contre l’adversaire.
En dehors du camp renforcé Ribadou, les hommes de Modibo Haman Djondi édifièrent d’abord une mosquée, lieu de prière. A coté de ce lieu de prière qui est toujours cet endroit où s’élève l’actuelle mosquée faisant face au palais du Lamido, ils entreprirent l’implantation du Palais Royal de Haman Djondi et sa descendance.
Ces conquêtes durèrent de 1835 à 1851, soit pendant tout le règne de Modibo Haman Djondi.
Après la création de ces premiers quartiers (Ribadou, Ngouroré Bigaoula, Bataré), les fondations de Garoua sont pratiquement posées.
Nous sommes aux environs de 1850, et à cette époque, commence donc véritablement la période foulbé à Garoua,période qui se poursuivra jusqu’en 1901, lorsque les Allemand y feront leur entrée.
Il faudra cependant attendre 1866 à 1894, pour que le gros village de Garoua commence à prendre le visage d’une ville, sous le règne de Modibo Issa.
Durant cette période centrale pour la constitution de la cité de Garoua (1850-1901), le squelette de la capitale foulbé du Lamida, se dessinera sous deux souverains différents :
D’abord Ardo Bakary Mayha qui, succédant à Modibo HamanDjondi, transformera le camp fortifié Ribadou, en Garoua Ribadou.
Il désigna des chefs de familles de Garoua Windé, premiers compagnons de Modibo Haman Djondi, pour aller habiter les zones conquises chez les Fali, créant par là, Laindé, Gnakyra et Nassarao.
Le Lamido de Tchéboa, inquiet de l’extension que prenait Garoua Windé, s’en offusqua et dénonça cette occupation anarchique de Nassarao par les troupes de Bakary, au près du souverain de Yola.
Le Sheou de l’adamaou, à l’issue de l’arbitrage concéda à Bakary Mayha le territoire querellé, au vu des armes de guerre qu’il exhibât au procès, abandonné par l’ennemi Fali sur le terrain, constitué de plusieurs lances et autres carquois, bourrés de flèches.
De cette bataille juridique entre Garoua et Tchéboa, naitra le nom de Nassarao (succès), future lieu de naissance du premier Président de la République.
Durant cette période (1851-1863) où les conquêtes furent consolidées, va commencer le Transfer des populations de Garoua Windé, vers Garoua Ribadou, jetant ainsi les bases de la future cité.
Le quartier Kolléré, fondé par Blama Madi Gapgal (Bornoi), sera l’élément premier et décisif qui va faire de Garoua Ribadou, un début de ville durant cette même époque.
Commerçants avisés ayant précédé les Haoussa dans ce domaine en Afrique centrale, les Bornoi (Kanuri), ont été les premiers à assoir une activité économique robuste, dans la citéde Garoua. C’est d’ailleurs ces Kanouri, qui ont introduit le commerce dans le bassin du lac-Tchad et, l’on étendu.
En même temps, se constitue le cinquième quartier de Garoua, qui est le quartier Shouaré.
Parti du Bornou, transitant par Ouro-Tchété (Yola) et Gourine, Lawane Goni (Arabe-Choa), fonda d’abord le quartier de Nakon (prés de Garoua), puis Shouaré, vers 1860.
En suite vint le règne capital de Modibo Issa (1866-1894).
Vers 1870-1880, l’appellation de Garoua Windé, s’effaça pour laisser place à Ribadou.
Deux facteurs essentiels intervinrent pour donner l’aspect définitif d’une ville à Garoua, cette période.
D’abord le facteur politique, matérialisé par la fin des conquêtes des territoires Fali voisins et, la stabilité, conditions nécessaires de création des grandes cités.
Le facteur économique substantiel fut impulsé par l’arrivée des Haoussa, synonyme de commerçants vers 1870.
Le quartier Haoussaré, sixième quartier de Garoua, fut ainsi fondé par Djaouro Bagobiri.
Djaouro Akokari lui succéda mais, rebuté par des membres de sa communauté, il abandonna l’actuel quartier Haoussa (Kilarou et Katarko), s’en alla fonder un sous-quartier Haoussa à Shouaré, aux cotés des Arabes-Choa qui n’étaient pas eux, très nombreux.
Le dynamisme Haoussa, suscita l’arrivé d’agents économique de premier plan. Cela participa donc naturellement à la création du premier marché de Garoua, aux abords du quartierKilarou(maison du parti). Ils précédèrent d’une courte longueur, la venue des colons Allemands.
Désormais, après l’arrivée de ce dernier corps, nous pouvons dire que Garoua est devenue une ville, prenant de l’extension sur les zones habitables.
En 1901, les Allemands prennent pieds dans le nord-Cameroun, ouvrant ainsi la période coloniale. Ils décidèrent de faire de Garoua la capitale militaire et administrative du nord, pour la colonie Allemande.
Ce choix politique, permettra à la ville de connaitre un essor nouveau et, une expansion sans précédent.
L’occupation Allemande qui dura de 1901 à 1915, correspond au règne du Lamido Bouba (1901 à 1921).
C’est ainsi que vont se créer un ensemble de quartiers, qui vont préfigurer ceux que nous connaissons aujourd’hui.
En plus de ceux créés avant l’arrivée des Allemands, plusieurs autres quartiers verront le jour.
Mais déjà, il faut noter que le quartier Haoussa s’est démultiplié en plusieurs sous-quartiers, au vu de la forte croissance de cette communauté.
Comme l’occupant Allemand avait installé un poste militaire et un noyau d’administration coloniale, il créa également un nouveau quartier, militaire et administratif à l’actuel emplacement du quartier plateau.
Non loin de là, la prison vit également le jour, avec Le poste militaire qui commandait la Région, érigé à l’actuelle place de la mairie, en face de l’ancien bureau des postes.
Des quartiers satellites attachés à ceux des colons Allemands, furent élevés pour héberger les miliciens et les tirailleurs.
En contre bas, entre ces deux quartiers, un quartier tampon se dessine. C’est celui des porteurs et des ouvriers, mais aussi des employés domestiques des européens. En dehors de ces quartiers, Djouloumré et Faya, émergent à leur tour.
Le quartier du port appelé Mamadi Kota, du nom d’un Yoruba venu de Yola avec ses bateliers servir de chef de bac aux expatriés, entre également en liste, pendant cette courte occupation des Allemands.
L’arrivée par le bac des commerçants Anglais qui, avant l’occupation Allemande, remontaient le cours de la Bénoué en saison pluvieuse, partant de Yola avec des marchandises et des articles dans leurs chalands pour Garoua et Rey-bouba, facilita l’édification de ce quartier commerçant. Un port y fut construit finalement en 1948, par les Français.
Un autre quartier important, appelé Birrila (briqueterie), fut fondé. C’est dans celui-ci que l’on produisait des parpaings pour la construction des bâtisses Allemandes.
A partir de 1915, le Garoua moderne va commencer à se dessiner, avec l’occupation Française. Le choix de faire de la ville, la capitale politique et administrative de la région du Grand-nord, est maintenue par les Français, donnant une importance accrue au développement technique et économique.
A près la deuxième guerre mondiale (1939-1945), un visage urbain sera donné à Garoua par les Français.
C’est avec la période coloniale Française, que le rayonnement moderne de Garoua trouva son envol définitif.
Cependant, en même temps que s’opérait ce développement moderne de Garoua, les quartiers traditionnels s’agrandissaient aussi.
Des nouveaux quartiers qui n’existaient pas, comme Bibémiré, Nigeriaré et Poum-poumré apparurent.
Toutes ces transformations importantes de la ville par les Français, vont s’opérer sous le règne du lamido Hayatou (1921-1955), et le palais royal sera transféré de l’autre coté de la mosquée.
DEUXIEME PARTIE:NAISSANCE D’AHMADOU AHIDJO
Les archives officielles du Cameroun situent la naissance d’Ahmadou Ahidjo, au 24 aout 1924. Mais selon Philippe Gaillard dans son livre (Ahmadou Ahidjo Patriote et despote, bâtisseur de l’Etat camerounais), « … la date de naissance d’Ahmadou Ahidjo qu’indiquent ses biographes officiels le 24 aout 1924, est fausse. Le mois d’aout est probable : il correspond à la récolte du mil rouge, à laquelle se référent plusieurs témoins. La date du 24 est une fioriture fantaisiste… ».
Plus bas dans le même ouvrage, un rectificatif est apporté sur la base d’informations recueillies par l’auteur. « … Si quelquesfamiliers indiquent 1923 comme possible, les souvenirs des anciens de Nassarao et de Garoua sur le temps de cette naissance par rapport à des événements datés se recoupent pour désigner 1922.
D’ailleurs, le jugement supplétif établi à la demande du père nourricier du jeune garçon pour l’inscrire à l’école, en 1931, indiquait qu’il était né en 1922… Et l’année 1924 est apparue pour la première fois, semble-t-il, dans la notice biographique du nouveau premier ministre publié le 20 février 1958, par la presse du Cameroun… »
La première antinomie vient de ce que le jugement supplétif auquel fait allusion Philipe Gaillard, remet en cause justement la date « probable » qu’il décline lui-même. Si l’autorité civil communale de l’époque, sur la base des critères apparents, a retenue 1922 comme date de naissance d’Ahidjo, la date réelle ne pourrait être qu’antérieur, ou postérieur à celle-ci.
Alhaji Ballo, cousin germain du président, avance pour sa part une autre date. A défaut de déchiffrer le jour ou encore le mois, tout au moins l’année peut clairement se dessiner.
Comptant son âge par le circuit du calendrier islamique, Balloaffirme être né il y a 87 ans à Ontchouga (Nassarao), dans la maison familiale. Sa mère Fadimatou Iya Gouré (homonyme de Fadimatou Ahidjo), était la sœur ainée d’Asta Gad’ ô, mère d’Ahmadou Ahidjo, qui serait d’une année son cadet, se souvient-il.
Si l’on s’en tenait à la contre vérité d’Alhaji Ballo, né une annéeaprès l’intronisation de Hayatou (1921), cela nous conduirait à un simple calcul arithmétique, qui ressortirait sa naissance à 1922 et Ahidjo, 1923.Un détour vers leur ascendance commune, fixerait donc bien de curieux.
L’architecture de leur généalogie, trouve ses fondations dans les profondeurs des années 1870 à Nassarao, durant le règne de Modibo ISSA (1866-1894).
Installé avec son père vers 1855 à Nassarao, Iya Tobi (arrière grand-père d’Ahmadou Ahidjo), fonda sa famille à Ontchouga, quartier ouest du village.
C’est dans cette maison familiale qu’est née vers 1878, Dia Mairama, Grand-mère maternelle du Président.
Elle fut élevée dans la pure tradition peule comme la plupartd’autres enfants du village, contractant à son adolescence vers1893, son premier mariage avec Abbo à qui elle donna naissance à six enfants.
Elle finit par se séparer d’Abbo, pour convoler en secondes noces avec Limane Moussa. La naissance d’une fille vers 1908, scellera la fin de cette seconde union de Dia Mairama, qui s’en alla fonder à nouveau, un autre foyer aux cotés de Oumarou. Trois autres filles solderont définitivement les accouchements, chez Dia.
De ces trois unions, elle eut en tout dix enfants dont, Asta Gad’ o, future mère du Président Ahmadou Ahidjo. La première fille, Addie, décédée très tôt, ramena l’effectif des enfants de Dia à neuf.
Ahmadou Ahidjo (le destin)
Ahidjo a été le premier Président de ce pays, il faut le rappeler alors que c’est une vérité d’évidence. Mais malheureusement on a trop tendance à l’oublier, donc, qu’on le peigne en noir, en gris, ou en blanc, ca ne devrait laisser aucun camerounais indifférent.
Ahidjo a donné un visage à notre pays, notre pays était connu sur le plan africain, sur le plan international, parce que nous avions une présence active. Ce qu’on aurait dû faire, nous camerounais de façon spontané, en tant que nation civilisée, jalouse de son histoire nationale, capable donc de devoir de mémoire, le transfert de la dépouille de Ahidjo devrait se faire naturellement, surtout que, ca ne nous coutait rien du tout, et pour des grands résultats, par rapport à la réconciliation nationale. Faute pour le régime de l’avoir fait à temps, on assiste à un pourrissement aujourd’hui, pourrissement qui occulte les choses, qui déchaine des passions…
Titre: Ahmadou Ahidjo
Auteur: Aboubakar Ousmane Mey
Nombre de pages: 144
Prix: 15 000 frs Cfa
Edition Thama Brooks Yaoundé