Opinions of Thursday, 29 June 2017

Auteur: camer.be

FMI: l’incompétence de l’administration Paul Biya mise à nue

Paul Biya et son administration mettent  en danger la solvabilité du Cameroun Paul Biya et son administration mettent en danger la solvabilité du Cameroun

Plutôt que de réduire le train de vie de ses fonctionnaires et lui-même, corriger les formules d'endettement onéreux qui mettent en danger la solvabilité de l'Etat en commençant par renvoyer son Ministre des Finances, M. Biya place à nouveau le pays sous les fourches caudines du FMI sans parallèlement un réel soutien en ressources par la BIRD/ Banque Mondiale pour booster l'investissement. ...

Dans une manoeuvre similaire à son retour au pouvoir, Alassane Ouattara a obtenu $6 milliards... soit 3000 milliards F de la BIRD là où on vient parler de $ 600 millions du FMI d'appui budgétaire au Cameroun... C'est en tout cas un mauvais signal pour les Investisseurs étrangers qui continueront à éviter le Cameroun, les faibles capacités de gouvernance économique du pays étant ainsi démontrées.

Incompétence, Sabotage économique ou mépris du peuple donc? Ou tout en un...

Avec un endettement de 30% de son PIB, le Cameroun ne mérite pas d'être engagé au forceps dans l'austérité qui va dégrader d'avantage l'indicateur clé de la bonne santé de l'économie qu'est le taux chômage lequel ressort scandaleusement à 40% de l'ensemble de sa population active et, pire pour les jeunes et les femmes, à 70%. Il y a d'ailleurs lieu de s'interroger sur la légalité constitutionnelle qu’a le Gouvernement à engager, sans l'avoir soumis à la représentation du peuple, Assemblée Nationale et Sénat, à engager le pays sur une voie aussi discutable, comme si le fait accompli devait être érigé en mode de gouvernance.

L'esprit de la loi en démocratie voudrait pourtant que tout engagement financier pris par le Gouvernement soit porté préalablement à la connaissance du peuple par le truchement de sa représentation que dont nous venons de suivre une session sans que n'ait été évoque ce sujet. Faute de s'y être conformé, à côté de l'inopportunité économique de cet acte, il y aurait une forfaiture politique dans la dissimulation ainsi établie. Au lieu donc de l'austérité, c'est plutôt une relance volontariste qui aurait dû être engagée sans délai.

La politique de relance se matérialiserait alors d'une part, par une cure d’amaigrissement de l'État en vue de dégager des ressources budgétaires extra pour l'investissement et d'autre part, par une dynamisation de l'attraction des investissements directs étrangers couplée à une plus grande mobilisation de l'épargne domestique, tous canalisés vers le secteur productif manufacturier, de service et une agriculture modernisée.

L'amaigrissement de l'Etat s'impose lorsque le constat est fait que dans le budget courant de 2017, les recettes propres de l'Etat, pétrolières et non-pétrolières, ressortent à 3150 milliards F tandis que les charges fixes, salaires, pensions et service de la dette, en absorbe environ 3050 milliards F dont 1500 milliards pour les seules charges de fonctionnement soit un taux de plus de 90%. Il ne se dégage alors que 100 milliards F pour des investissements prévus pour s'élever 1500 milliards F. C'est ce déséquilibre qui explique l'endettement effréné de l'Etat observé ces temps alors que la solution appropriée devrait être de ramener le taux des charges fixes à 40% de ressources propres sur trois ans.

Ce résultat est obtenu par le recours exclusif à des emprunts à des taux concessionnels, la réduction des dépenses telles que les missions fictives ou..."estivales prolongees", les fournitures tout aussi fictives, la diminution de 50% du budget des dépenses dites " appui à la gouvernance institutionnelle», un véritable gouffre inscrit dans les fameux budgets programmes. L'application combinée de ces mesures économiserait environ 400 milliards par an, un montant supérieur aux versements attendus du FMI en trois ans.

A côté de ces mesures d'économie viendraient des mesures d'accroissement de l'activité productrice génératrice de ressources qui passeraient par une analyse exhaustive des chaînes de valeur ajoutée mondiales avant de sélectionner celles des niches sur lesquelles le Cameroun a un avantage comparatif. Il s'agira ensuite de prendre des initiatives d'attraction ciblées par des incitations adaptées au secteur de l'activité et à la niche.La concentration du public et du privé porterait sur 6 piliers à savoir l'emploi et la réduction du chômage, le redéploiement industriel, la financiarisation de l'économie, l'éradication de la corruption et de la mal-gouvernance, la construction des infrastructures de 2ème génération dont les métros et tramways de Douala et Yaoundé, le réseau autoroutier national Nord-Sud et Est-Ouest, les Villes Nouvelles en vue de l'éradication des bidonvilles.

Nos travaux dans la perspective de faire du Cameroun un pays émergent en dix ans ont résulté à en évaluer le coût à 80 000 milliards F dont 22% serait supportés par l'Etat et 78% par l'investissement privé. La condition centrale d'atteinte de cet objectif est de porter le taux d'investissement à 35% en partant du taux actuel de 20%.

Le résultat socioéconomique attendus serait un taux de chômage ramené de 40% actuel à moins de 10%, un PIB/ Hab passant de 800 000F actuel a plus de 2 000 000F. Voilà la perspective dans laquelle devrait s'inscrire le Cameroun.

Le PAS que vient de signer ce gouvernement et le FMI, des lors qu’il ne s’inscrit pas dans une perspective similaire est une marque d'incompétence ou une blague ; assurément, il s'agit d'une perte de temps au pays. Vivement que le jour se lève et que ceux qui le peuvent se mettent au travail...un travail pour soulager le peuple camerounais de tant de tribulations.