La guerre ouverte contre la secte islamiste Boko Haram a permis de constater l’émergence d’une nouvelle catégorie d’acteurs.
S'il est vrai que des communautés subissent tout entière les conséquences des conflits armés et du terrorisme, les femmes et les petites filles sont particulièrement touchées en raison de leur place dans la société et de leur sexe. Il est indéniable qu’elles sont particulièrement exposées à certains risques.
L’un des exemples abominables est l’exercice continu de la violence sexuelle, utilisée en tant que méthode de guerre afin de briser non seulement des vies humaines, mais aussi des communautés entières. La guerre déclarée contre la secte islamiste Boko Haram donne à voir, depuis des mois, le visage hideux de l’utilisation que les personnes mal-intentionnées peuvent faire des femmes et des filles en temps de conflits : des bombes humaines.
Le CICR a déjà insisté, à maintes reprises, sur la nécessité d’écouter la voix des victimes des conflits armés. L’une de ces victimes, une femme violée, a utilisé les mots suivants pour décrire son calvaire : « cet homme avait un fusil, et c’était lui le plus fort ; je ne voulais qu’une chose : avoir la vie sauve ». Ces quelques mots, tout simples, expriment de manière éclatante ce qu’est la réalité de la guerre pour les femmes. La prolifération des armes de petit calibre et des armes légères contribue à mettre les femmes encore plus à la merci des hommes : ainsi, pour avoir la vie sauve, certaines d’entre elles devront endurer des souffrances de toutes sortes. En temps de guerre, cela peut signifier non seulement subir des violences sexuelles, mais aussi être victimes de déplacement forcé, de détention arbitraire, d’exploitation et d’abus.
En temps de guerre, les femmes jouent un grand nombre de rôles différents, certaines pouvant porter activement les armes, d’autres subvenir seules aux besoins de leur famille et d’autres encore prendre la tête de mouvements pacifistes. La résilience et le courage dont beaucoup de femmes font preuve face à l’adversité viennent faire mentir les clichés qui présentent les femmes comme étant les membres les plus vulnérables de la population dans les situations de conflit armé.