Lancé en 2008 par le Ministre Augustin Thierry EDZOA, le Programme National de Développement des Infrastructures Sportives (PNDIS) en hibernation depuis des années, a été remis à l’ordre du jour avant la CAN 2016 afin de présenter aux émissaires de la CAF, des stades aux normes internationales.
Pour satisfaire au cahier de charges de cette CAF, plusieurs ministres, ainsi que le Premier Ministre se sont investis, et n’ont pas fermé l’œil pendant des mois, pour faire pression sur les entrepreneurs et s’assurer que le Cameroun pourra présenter des stades dans des conditions acceptables.
L’essentiel a été fait, la CAN s’est déroulée, même si après la compétition, les travaux continuent sur les sites, car l’on parle déjà de la CAN 2019. Et à ce propos, des financements ont déjà été trouvés pour le gigantesque stade Paul BIYA d’Olembe à Yaoundé (60 000 places), et celui tout aussi gigantesque du Stade Omnisport de Bwang-Bakoko à Douala (50 000 places).
En rappel, 10 stades en tout étaient concernés pour la CAN féminine 2016 : à Yaoundé, le stade Ahmadou Ahidjo, les annexes 1 et 2 et le stade militaire. À Limbe, le stade omnisports et son annexe, le Centenary stadium et le Middle Farm. A Buea, le Molyko stadium et le Municipal stadium. Si nos calculs sont exacts, avec la réfection d'un des stades, le Cameroun aurait pu construire plusieurs gymnases. Bon passons, priorité a été donnée à la CAN du football.
Si pour le football et l’athlétisme qui se partagent les mêmes arènes, les choses avancent à pas de géant, pour les autres disciplines sportives telles le volley, le basket et le hand pour ne citer que celles-là, seul le Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé (PAPOSY) présente des conditions acceptables pour abriter les compétitions internationales, et même les finales nationales. Sauf si nos dirigeants du sport national veulent faire croire au commun des mortels que le vocable omnisports attribué à tous nos nouveaux stades voulait dire tous les sports.
LE GYMNASE DE BEPANDA A PAS DE TORTUE
Que sont devenus les projets des autres Palais des sports à construire dans les régions ? Seule la ville de Douala avait, il y a quatre ans, ressenti comme un frémissement avec le lancement d’un gymnase à côté du stade de la Réunification. Après le début des travaux, il y a eu un coup d’arrêt avec le scandale de l’effondrement de la charpente métallique. Et malgré la descente sur le site du Ministre Adoum Garoua, le public n’a jamais connu le résultat de l’enquête prescrite en grande annonce, comme pour calmer les esprits.
Pendant pratiquement deux ans, le chantier est resté muet, envahi par la broussaille et les serpents. Avec l’arrivée de Bidoung Mpkatt à la tête du département des sports, l’on a assisté à une reprise des travaux. Hélas, ce n’était juste que pour brouiller les esprits et calmer quelque peu les inquiétudes des amoureux du sport. Certes la charpente est pratiquement achevée, mais on attend désespérément les tôles de couverture et les finitions d’intérieur.
Délaissé au profit du football qui rapporte plus d’argent, le gymnase de Bepanda qui n’a rien d’exceptionnel devra encore attendre, sans doute pour être terminé après la CAN 2019, sans oublier les utopiques Palais des sports et autres gymnases régionaux.
Ceux des Camerounais qui ont déjà visité les gymnases multisports de Bata et de Malabo en Guinée Équatoriale, se sont sans aucun doute révoltés de découvrir des joyaux sportifs, avec loge présidentielle et vestiaires climatisés. Une révolte légitime, de savoir que notre voisin considéré par d’aucuns comme une région du Cameroun avait une grande longueur d’avance sur notre pays, pourtant qualifié de grande nation du sport. Paradoxe !
Le PNDIS ? Discriminatoire en fonction des intérêts connus seuls de nos dirigeants sportifs. Le budget 2017 du Cameroun attribue 151,9 milliards au sport et à l’Éducation physique. Il faut espérer voir enfin les travaux de ce gymnase arriver à terme, et les autres pousser de terre, car la demande est grande, celle des sports mineurs à la recherche de développement et d’épanouissement.
Il faut toutefois en douter, car bientôt, on verra se dérouler le bal des inspections des chantiers de réhabilitation du stade de la Réunification et ses annexes, et de construction des nouveaux stades de Yaoundé et Douala.
Ne soyons donc pas surpris de voir nos stars du basket, volley et hand s’expatrier, faute d’infrastructures à même de les aider à progresser.