Le patron des services de renseignement du Cameroun croupit à la prison principale de Kondengui depuis bientôt six mois. Son directeur des opérations et d’autres agents du même service ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir participé à la mort du journaliste Martinez Zogo.

Deux thèses s’affrontent : ceux qui estiment que le patron de la DGRE n’était pas au courant des agissements de ses hommes et ceux qui soutiennent qu’il ne pouvait pas ne pas être au courant. Et que quand bien même ce serait le cas, il aurait commis au moins une faute ou démontré son incompétence.

Toujours est-il que l’affaire Martinez Zogo a révélé au grand jour un autre visage des renseignements camerounais, englués dans la corruption, les trafics d’influence, les luttes de pouvoir et j’en passe.

Le prétexte est idéal pour revisiter « Les révélations de Jean Fochivé », patron de la police politique du Cameroun sous les présidents Ahidjo et Biya. L’ouvrage de Frédérique Fenkam vient d’être réédité aux éditions du Muntu. Entretien avec l’auteur.