Opinions of Friday, 6 October 2017

Auteur: Djaouro Ruben

Fru Ndi reste l'homme politique le plus célèbre au Cameroun - PNPC

John Fru Ndi John Fru Ndi

On ne peut parler de crime contre l'humanité que lorsqu'il
y a génocide, déportation, esclavage ainsi que les enlèvements et les tortures; lorsqu'il y a exécution massive et systématique. Mais surtout lorsqu'il y a un plan bien élaboré, bien conçu et bien structuré ainsi que des moyens importants mis en jeu qui ont conduit à la destruction, à l'élimination ou à l'extermination d'un peuple ou d'un groupe de personnes sur la base de leur philosophie ou encore sur la base des motifs politiques, raciaux voire religieux.


Ceci dit, lorsque M. John Fru Ndi, patron du SDF dans une interview parue dans le Monde Afrique déclare que: « Paul Biya doit être traduit devant la CPI pour crimes contre l'humanité », il y a naturellement lieu de se poser la question de savoir si l'intention de M. Paul Biya est d'exterminer une partie de la population du Cameroun à savoir celle du nord-ouest et du sud-ouest eu égard à leur philosophie. Du moins, puisqu'il a fait usage du verbe devoir au présent de l'indicatif comme pour exprimer un fait logique, rationnel ; une nécessité ou une urgence, il faut tout de même chercher à savoir si c'est ce qui a été fait dans les deux régions suscitées depuis novembre 2016 et particulièrement le di- manche 1er octobre 2017. En tout cas sauf M. John Fru Ndi peut répondre par l'affirmative à cette ques- tion car tout laisse à croire qu'il semble avoir les preuves suffisantes pour soutenir ses propos. Maintenant, vous parlez du manque de constance de la part de M. Fru Ndi qui a souvent donné l'impression qu'il y avait ou qu'il y aurait un pacte qui l'unissait au pouvoir central.


Écoutez! Chacun a sa définition du mot POLITIQUE. Si M. Fru Ndi lui au moins n'a pas jusqu'ici signé une alliance pouvant permettre de compter parmi les membres du gouvernement de M. Biya des militants du SDF, je ne vous surprends pas lorsque je dis qu'on a déjà vu dans ce pays des gens être détracteurs de M. Biya dans la matinée et entrer dans son gouverne- ment en soirée. D'ailleurs M.Simon Achidi Ashu disait que :"Politics na ndjangui". Malheureusement c'est le peuple qui sort perdant de ce jeu de dé dont certains politiciens sont champions. En outre dire qu'il est complice de la tournure qu'a pris la crise, c'est difficile. Difficile dans le sens où il n'est pas détenteur du pouvoir central. Dans sa conquête du pouvoir, il ne peut que se limiter à la dénonciation et à faire des propositions.

En revanche, si ces propositions ne sont pas prises en compte par qui de droit, que peut-il faire d'autre? Vous savez, en 1992 alors que M.Fru Ndi était l'homme politique le plus célèbre au Cameroun, je faisais la classe de la SIL.

D'ailleurs, certains témoins de l'histoire pensent jusqu'ici qu'il aurait été le vainqueur de l'élection présidentielle de 1992. En tout cas ils semblent en avoir les preuves. Ceci étant, il est un peu difficile pour moi de parler avec vé- hémence et de façon péremptoire du rôle que M. Fru Ndi aurait joué jusqu'ici pour mettre l'ensemble du Cameroun à genoux. Même s’il a été un ancien militant des premières heures du RDPC.

Il est vrai qu'au Cameroun, tout le monde jouer à Ponce Pilate et semble toujours donner l'impression que M. Biya est le seul responsable de tous les problèmes camerounais. Cela se voit même dans son propre camp. Seulement, il faut dire qu'il est entouré des conseillers qui, quoi qu'on dise, peuvent l'induire en erreur soit sans le vouloir soit dans l'intention de protéger leurs places au soleil. Mais que voulez-vous ? Lorsque tout va mal dans une famille, c'est son chef qui est indexé. Lorsque dans une entreprise il y a faillite liée à une raison ou une autre, le premier responsable c'est le directeur général. ;