Pour Macaire Lemdja, ce n'est pas une surprise que le mouvement OTS s'étende à d'autres revendications dans d'autres secteurs comme celui de la santé il y a quelques heures. L'analyste Camerounais spécialiste en Finance internationale résident à Paris voit la grève devenir générale et touchant presque tous les secteurs d'activité et la populations. Pourquoi? Parce qu'elle est en train d'être récupérée par des acteurs politiques. Ci-dessous, une tribune dans laquelle Macaire Lemdja s'explique et pose de questions.
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"Quand on lance un mouvement de revendications légitimes soient elles comme c'est le cas pour les enseignants, il faut s'assurer de 2 ou 3 choses.
1°) Des objectifs que l’on veut atteindre et surtout du niveau de compromis exigible pour arrêter le mouvement;
2°) Des moyens par lesquels on veut les atteindre. Si, on le fait par les négociations, il faut s’assurer de la représentativité et la légitimité de ceux qui vont négocier et engager leurs réponses voire leurs assentiments. Nous avons en mémoire les incohérences et contradictions des membres du consortium des enseignants et avocats anglophones du NOSO qui négociait avec une équipe ministérielle venue de Yaoundé mais après les 6 premiers points, sont passés à 9, 12, 15, 18, 21 pour finir avec des revendications politiques sur le fédéralisme. Chat échaudé craint l’eau froide;
3°) De ne pas être noyauté et instrumentalisé par les individus mus par des considérations politiciennes (le cas du NOSO nous parle encore avec des membres inféodés aux ambazoniens qui noyautaient le Consortium et interrompaient les pourparlers pour recevoir des instructions des donneurs d’ordres) auxquels cas vous risquez, au-delà de cela, d’avoir des réponses, non plus politiciennes, mais politiques, dures soient-elles.
Après les réponses au mouvement « OTS » des enseignants, la boîte de Pandore s’est ouverte et risque de faire boule de neige à d’autres corps touchés par les mêmes causes.
Les adversaires du pouvoir en place vont user de cela (ce qui est normal d’ailleurs) pour dérouler leur Roadmap mais qu’ils ne s’attendent pas aux bisous mais plus aux accusations voire ripostes du camp d’en face.
Ne soyez donc points étonnés car la politique n’est qu’une partie d’échecs où les acteurs font avancer leurs pions".