Opinions of Tuesday, 25 July 2023

Auteur: Serge Aimé Bikoi

Grave incident au Tribunal du Mfoundi : Alain Fogue déverse sa colère et se déchaîne

Il se déchaine sur un individu qui l'a insulté Il se déchaine sur un individu qui l'a insulté

Le trésorier national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), a exprimé son courroux hier à l'endroit d'un individu qui l'a traité de rebelle.

La scène s'est déroulée au hall du palais de justice. Alain Fogue Tedom et ses camarades codétenus politiques sont arrivés peu après 9h et 30mn. Comme à l'accoutumée, tous ont scandé des chants à la gloire de leur leader politique, Maurice Kamto et ont, par la même occasion, entonné des chants pour cribler de balles Paul Biya.

Après avoir chanté durant une quinzaine de minutes, A. Fogue Tedom et cie ont longé vers le couloir qui conduit vers les salles d'audience du Tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi. Meneur du groupe, le trésorier national du Mrc, qui avance et chante, est insulté par un individu posté au coin du couloir. Sur le champ, l'homme politique se fâche et se déchaîne sur ce dernier.

Quelques secondes après, ses codétenus menottés accourent et tentent de se défouler sur cet adulte, qui prend la fuite et s'introduit dans la salle des hommes en robe noire. Il s'y installe une atmosphère délétère. Des prisonniers du Mrc en veulent à ce dernier, qui les traite de rebelles. Courroucé, A. Fogue lève le ton et soutient que même l'actuel chef de l'État ne saurait l'insulter.

Il tonne et demande aux uns et aux autres de ne pas les insulter parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils subissent depuis des années en prison. Une gardienne de prison tente de s'interposer pour apaiser la tension qui monte d'un cran, mais elle est repoussée par ces détenus exaspérés. Seuls quelques éléments de la police judiciaire présents à ce lieu ont tempéré les ardeurs des uns et des autres.

En rappel, la demande d'Habeas corpus des quatorze militants du Mrc a été rejetée par le juge Jean Datchoua, vice-président de la cour d'appel de Yaoundé et juge d'Habeas corpus en appel. Ça fait au total 36 décisions rendues comptables à son actif. Me Hippolyte Meli, chef de pool des avocats du Mrc, nous renseigne, au sortir de l'audience, que quatorze (14) Ordonnances de confirmation des rejets des demandes d'habeas Corpus ont été rendues, ce jeudi, 20 juillet 2023, par le juge Jean Datchoua, vice-président de la Cour d'appel de Yaoundé, saisi par trente-six (36) requêtes formulées par les victimes de la répression barbare des marches pacifiques du 22 septembre 2020.

"Ils ont entendu, informe Me Meli, se prévaloir de l'avis du GTDA intervenu en novembre 2022 en leur faveur contre l'État du Cameroun". "Le 4 juillet 2023, ajoute-t-il, treize (13) ordonnances de même nature avaient été rendues par le même juge dans les mêmes affaires et, immédiatement, le même jour, la défense des requérants avait fait la déclaration de pourvoi en cassation pour chacune d'elle.

Pour les 14 Ordonnances d'hier, le même type de recours a été formé. Cela fait vingt-sept (27) recours en cassation en attendant le sort déjà connu qui sera réservé par le même juge aux neuf (9) requêtes encore pendantes devant lui en attendant que les dossiers d'instance soient acheminés à la Cour d'appel".

L'homme en robe noire cherche à savoir si l'arbitraire et l'illégalité sont susceptibles de régularisation ou de ratification a posteriori par une juridiction. Le juge de droit qu'est la Cour suprême du Cameroun aura à se prononcer sur entre autres problèmes juridiques et questionnements légitimes du système judiciaire du Cameroun qu'offre l'occasion. "Mais, ce qui est illégal, conclut Me Meli, restera à jamais illégal. Ce qui est arbitraire, même si c'est un texte de loi, ne sera jamais légal. Il en est de même pour toute décision de justice fondée sur l'arbitraire ou sur un texte jugé arbitraire".