Ivoiriens, Comoriens et autres supporteurs des équipes ayant affronté le Cameroun au cours de cette CAN qui se poursuit ont été extrêmes. Selon Kand Owalski ces scènes d'humiliation sont des scènes de souillure et de désolation. Il dit ses 4 vérités à ses compatriotes dans la tribune ci-dessous.
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"J'ai vu des images qui ne sont pas belles à voir, des images de souillure, un spectacle de désolation... d'horreur tout simplement. Ces images montrent des Camerounais qui s'en prennent à des supporters ivoiriens à la sortie d'un match de football. Ils ne se limitent pas à les huer, ce qui déjà s'apparente à une vilenie, ils poussent le bouchon plus loin, à la provocation. J'ai vu un Camerounais, mon frère, couvrir le visage d'un Ivoirien du drapeau Égyptien. J'ai vu un autre Camerounais, interrompre l'interview d'un supporter Ivoirien, à le faire pleurer ; et il lui répétait : pleure ! J'ai vu tellement d'autres choses.
Et...j'ai lu chez des Ivoiriens une accusation grave. Des Camerounais auraient piétiné et déchiré le drapeau de la Côte d'Ivoire. Je n'ai pas vu le drapeau déchiré, et je souhaite que cette accusation soit infondée, qu'elle ait eu pour objectif d'exagérer la nouvelle. Parce que si cette accusation était fondée, il s'agirait là d'un scandale, d'un incident diplomatique, qui aurait suffit à l'époque de Sarajevo à déclencher une guerre entre la Côte d'Ivoire et le Cameroun. D'ailleurs, pour justifier la guerre que le dictateur mène contre une partie de son peuple, les suppôts de la tyrannie ont affirmé en 2016 que les anglophones avaient marché sur le drapeau camerounais.
C'est au nom de ce drapeau qu'on se tait lorsque Biya assassine des bébés dans leur sommeil. C'est dire toute la gravité de cet acte qui, s'il était avéré, serait tout comme une déclaration de guerre. Et Biya devrait alors dans l'urgence s'atteler à présenter des excuses au peuple Ivoiriens au nom des zombies qu'il a savamment fabriqués pendant 40ans et qui font tout selon sa volonté.
Je voudrai saluer la froideur des Ivoiriens qui n'ont pas daigné réagir aux provocations, alors même que les émotions et les frustrations qui les traversaient à ce moment là, auraient pu demander à être évacuées. S'ils avaient cédé, je me refuse d'imaginer ce qui se serait ensuite produit. Le drame d'Olembe n'aurait été rien à côté. Tout ça parce qu'ils ont, comme le reste du monde entier, accusé le Cameroun de comploter avec la CAF pour remporter la CAN. A quel pourcentage cette accusation peut-elle être fausse ? Ou vraie ? Comment la CAF a-t-elle fait pour homologuer le stade Japoma qu'elle vient curieusement de soustraire de la compétition ? Comment a-t-elle fait pour informer certaines équipes des modifications de ses textes en pleine compétition, et omettre d'en informer d'autres équipes comme celle des Comores ?
Pourquoi ne dit-on plus rien sur la fausse équipe médicale supposée de la CAF qui s'était présentée à l'équipe du Burkina Faso la veille du match d'ouverture comme étant celle envoyée pour lui faire passer des tests Covid-19 ?
Peut-on croire que le gouvernement Biya est un saint, qu'il n'a rien tenté et ne tente rien en ce moment pour que la coupe reste au Cameroun, en l'honneur exclusif, je dis bien exclusif du dictateur ?
Au demeurant, je ne plains pas trop la foule. La violence ridicule dont elle a fait preuve ne s'est pas construite tout seule. Elle est une émanation des discours qui ont été produits ici, sur les réseaux sociaux, par des idiots qui ont empoché des millions de nos impôts pour, soit disant, donner une belle image du Cameroun aux étrangers.
Ces influenceurs et influenceuses du cul devenus des modèles de notre société, ces intellectuels inconséquents que l'on tenait pour raisonnables, et qui n'ont pas échappé à la décrépitude, à la gadoue morale : voilà les responsables de d'une telle honte nationale qu'on veut exhiber avec fierté.
La Côte d'Ivoire et le Cameroun n'ont pas que le couple Eto'o et Ténor en commun; il y'a aussi l'hospitalité. C'est d'abord ce qui nous unit. Et ce qui s'est passé hier était simplement une éclaboussure à cette hospitalité. Il faut demander pardon !