Le 23 juin 2016, le ministre de l’Elevage, des Pêches et des industries animales a fait le tour d'horizon sur la maladie. En même temps, les acteurs de la filière avicole et les consommateurs investissaient les rues de Bafoussam, Bamenda et Yaoundé.
À en croire Dr Taïga, 54 000 volailles abattues dans les fermes touchées, 475 personnes ayant été en contact avec les poulets malades, ont été suivies par les équipes du ministère de la Santé publique. A ce jour, aucun cas de grippe humaine d'origine aviaire n'a été détecté. Des mesures de décontamination et d'assainissement de ces foyers et marchés ont été appliquées et les différentes zones concernées font l'objet d'un suivi sanitaire quotidien.
Ceci étant, le gouvernement prescrit une plus grande vigilance aux acteurs de la filière avicole, en attendant le retour à la normale. Pour ce qui est du cheptel camerounais, le ministre fait état de 45 millions de volailles, 25 millions de poulets traditionnels, une production de 10 millions de poussins et 13 000 tonnes d'œufs couvrant ainsi 14% de la demande nationale en protéines.
Signalons qu’avant ce point de presse, Dr Taïga a reçu en audience la représentante résidente de la Banque mondiale au Cameroun. Au menu de leurs échanges, il aura été question de l'appui que les institutions financières de Breton Woods et d'autres partenaires au développement se proposent d'apporter au Cameroun aux fins de remettre sur les rails la filière avicole nationale.
Ce d’autant plus qu’après un mois de crise, éleveurs, acteurs de la filière sinistrée exigent des indemnisations et investissent la rue. Soutenus par les responsables de l'Acdic - une association dédiée à la défense des intérêts des consommateurs, ils se sont mobilisés le 23 juin 2016 dans les rues de Yaoundé, Bamenda et Bafoussam, à l'effet de manifester leur désapprobation relativement à la gestion faite de la crise.
Une gestion caractérisée par la fermeture des marchés aux poulets. Cette grogne motivée par des pertes évaluées à plus de 30 milliards de FCFA. Pour l’heure, la Banque mondiale, par le biais de la directrice des opérations au Cameroun - Elisabeth Huybens, propose des compensations financières aux éleveurs avec le soutien de la Cdc et de la Fao.
Et pour sortir de la crise, producteurs, vendeurs et consommateurs proposent la mise en place des marchés témoins susceptibles d'accueillir du poulet sain, certifié par des services vétérinaires, question d'atténuer les pertes qui s'amplifient au quotidien avec à la clé des suicides et des milliers d'emplois perdus.
Parallèlement, les acteurs de la filière sollicite la mise en place d'un Fonds de relance des activités avicole avec en prime des indemnisations au profit des producteurs sinistrés. Le gouvernement qui redoute l'embrasement et la récupération politique de la crise veut jouer la carte de la prudence en privilégiant le dialogue. Le premier ministre chef du gouvernement - Philémon Yang, est d’ailleurs en négociations avec les victimes.