Très prisé pendant la période des fêtes de fin d’année, le poulet pourrait être le grand absent du panier de la ménagère cette année. En raison de la grave crise qui secoue la filière avicole au Cameroun du fait de la grippe aviaire, depuis quelques mois.
Nonobstant les mesures prises récemment par le ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales (Minépia) et le gouverneur de la région pour rouvrir certains marchés à la vente de la volaille et des produits de volailles, respectivement dans la Mfoundi, la Mifi et le Koung-khi où des foyers de H5N1, avaient été annoncés, les aviculteurs trouvent ces mesures inefficaces pour redonner vie à leur activité à court terme.
«Nous sommes à la fin du mois d’aout 2016, et les fêtes de fin d’année sont assez proches. C’est en effet à partir de ce moment qu’on prépare ces fêtes. En plus, avec tout ce que l’Ipavic a perdu, il serait très difficile que le marché soit couvert en cette période en poulets de chair. Avec ce que nous vivons aujourd’hui, il serait très difficile pour l’Ipavic d’approvisionner le marché en quantité et en qualité », a indiqué François Djonou, président de l’Ipavic.
C’était à l’issue d’une réunion du bureau exécutif de cette organisation professionnelle, tenue mardi 30 aout dernier, à Bafoussam. Elle avait pour but d’évaluer les pertes et s’accorder sur les propositions à transmettre aux pouvoirs publics. « Nous avons perdu plus 16 milliards Fcfa. On a également perdu en cheptel de plus de 4 millions de poules pondeuses», a renseigné François Djonou. Ses collègues et lui n’ont pas manqué de dénoncer l’arnaque à laquelle ils font face au quotidien, orchestrée par des fonctionnaires du Minépia. « Certains délégués du Minépia octroient des certificats de désinfection et des certificats sanitaires exigés pour la circulation du poulet dans la Mifi, le Mfoundi et le Koung-khi, contre de l’argent », ont-ils révélé.
En dépit de l’absence totale prévisible, du poulet dans les marchés camerounais, l’Ipavic s’est montrée catégoriquement opposée à l’idée d’une importation de poulets congelés. Et a fustigé le Minépia qui a accordé des avis techniques pour l’importation des petites quantités de poulets destinées à une clientèle étrangère. Or « 20 000 tonnes de poulets congelés sont entrées au Cameroun. L’Ipavic s’oppose à cela, puisqu’elle dispose d’une chaine d’abattage capable de produire des poulets entier s», a martelé François Djonou. Il suggère plutôt à l’Etat de les accompagner à travers la levée totale des mesures d’interdiction sur l’ensemble du territoire nationale, le soutien des accouveurs, l’appui en maïs d’une quantité de 17 500 tonnes…