Le 9 septembre 2015, les populations de Yaoundé, la capitale camerounaise se sont réveillées au rythme des bruits de botte des soldats camerounais.
C’était un contingent de 200 casques bleus revenu bredouille de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) devenue United Nations Mission in the Central African Republic (MINUSCA)
Cette partie non négligeable de la grande muette entendait ainsi, par une manifestation pacifique inédite, dans les rues de la capitale revendiquer le paiement de leurs primes évaluées à environ 6 milliards de FCFA (soit 9 millions d’euros)
Pris de panique et après d’interminables réunions de crises au sommet de l’Etat, le gouvernement camerounais par la voix de son porte-parole attitré Issa Tchiroma Bakary ci devant Ministre camerounais de la communication dans une sortie alambiquée avait vite fait d’engager la responsabilité de l’Union Africaine dans le retard du paiement de ces primes.
Pendant ce temps, c’est le magazine Jeune Afrique qui, dans son édition n° 2853 dévoilait qu’une source diplomatique au siège de l’union Africaine à Addis-Abeba, la capitale Ethiopienne confiait que ce retard observé était le fait des autorités camerounaises qui avaient longtemps rechigné à se plier aux règles de transparence de l’organisation faitière africaine.
« Ainsi qu’elle l’exige pour chaque pays pourvoyeur de troupes, elle (l’Union Africaine) avait d’abord demandé par souci de transparence que chaque soldats camerounais dispose d’un compte bancaire sur lequel serait directement versée sa paye (…). Habituées à rémunérer leurs militaires en argent liquide, et arguant de leur souveraineté, les autorités camerounaises ont fait de la résistance. Avant d’accepter de se plier, au bout de plusieurs mois seulement aux exigences administratives de l’organisation panafricaine, rallongeant au passage le délai de paiement des troupes », a expliqué la source de JA.
Une révélation qui, comme une pavé dans la mare, est venue radicalement contrarier un autre responsable de l’UA en la personne de Smail Chergui, Commissaire et sécurité de l’UA qui affirmait sur les antennes d’une radio à capitaux publics françaisquelques heures seulement après la manifestation que : « Le gouvernement camerounais n’est pas responsable. Au contraire. Nous avons été à plusieurs reprises contactés par les membres du gouvernement. Et moi-même, j’ai reçu, il y a une semaine le ministre de la défense qui est venu jusqu’ici à Addis-Abeba pour me parler de cette question. »
D’autres sources dignes de foi contactées par Africa Info à Addis-Abeba ont laissé filtrer que le Ministre camerounais de la défense Edgar Alain Mebe Ngo, convaincu que ces casques bleus allaient manifester en dépit des mises en garde s’était rendu en catastrophe auprès de M Chergni pour négocier une déclaration en sa faveur.
Contre quoi ? M Chergni a-t-il été enrobé dans la mafia par ce ministre camerounais ? La corruption a-t-elle joué son beau rôle ?
Ce sont autant de questions qui taraudent les esprits dans la capitale camerounaise. Au moment où la réaction de M Biya, Chef de l’état et chef suprême des forces armées se fait toujours attendre. Revenu au pays après un « bref long séjour privé » dans son Europe natale.
Magouilles, manipulations et crimes pas tout à fait parfaits. Au bal des crapules, tout le monde danse. © africa-info.org