Une semaine après le payement de la première partie des primes, les soldats attendent le reliquat avec impatience.
Sept jours après la grogne des militaires camerounais de retour de Centrafrique, la situation financière de ce contingent reste toujours problématique. La colère exprimée dans la ville de Yaoundé a porté des fruits, mais partiellement. Le chef de l’Etat, alors en séjour privé en Europe, avait instruit son gouvernement de débloquer un montant de six milliards Fcfa afin d’éponger (par anticipation) la dette de ces militaires. Sauf que les casques bleus ont perçu des montants qui n’avaient rien à voir avec les termes du contrat à eux présentés en amont.
Les montants qui étaient fixés de 8 à 20 millions Fcfa en fonction des grades et de la durée de la mission ont littéralement été changés. Ce qui a d’ailleurs permis à d’aucuns de s’en sortir avec trois, voire quatre millions Fcfa, au lieu de huit pressentis.
Aujourd’hui, avec les nouveaux rebondissements que connaît cette affaire, notamment l’Union africaine(Ua) qui ne reconnaît pas les six milliards de dette que lui impute l’Etat du Cameroun, les militaires s’interrogent sur ce qu’il en sera du reliquat. « La tournure que prend les choses laisse présager un non paiement du reste de nos primes », explique un militaire. Pourtant, mardi dernier, lors des payements au Centre de formation technique des armées (Cfta), les responsables auraient relevé que ces payements constituaient la première phase.
« Ils nous ont dit que la suite viendra », soutien un casque bleu. Malgré la tournure que la situation semble prendre, aux yeux des jeunes militaires, « on n’a rien à gérer », confie l’un d’eux. « Ils ont dit qu’il y aura la suite, on attend », renchérit un autre.
Pour l’heure, l’Ua et l’Etat du Cameroun ne se sont pas encore entendus sur le montant exact de ces primes. Mais, dans les rangs des ex-soldats de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), il n’y a pas de crainte. « Avec le premier mouvement d’humeur, nous ne sommes plus inquiets quant à la traçabilité de notre argent », rassure un militaire. « Si l’Ua envoie l’argent comme promis, nous sommes certains que cela va arriver à notre niveau », ajoute notre source, confiante.