Opinions of Friday, 1 April 2022

Auteur: Michel Biem Tong

Guerre dans le Noso: 3 groupes de sécessionnistes accusés de collaborer avec Biya

Des ambaboys Des ambaboys

Il s'agit des résultats des investigations qu'auraient faites le journaliste camerounais en exil en Norvège, Michel Biem Tong. Selon le journaliste, la SEMIL collaborerait avec la faction SISIKU/YERIMA(IG-Care), la faction AGC/ADF d’Ayaba Cho Lucas et la faction Marienta.

Ci-dessous, la tribune dans laquelle, Biem Tong livre les résultats de son investigation.

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"Il n’y a point de doute sur le rôle de la criminelle Division de la Sécurité Militaire (SEMIL), le service de renseignement de l’armée camerounaise, dans la confusion qui règne au sein du leadership ambazonien depuis le début de cette lutte d’indépendance du peuple du Southern Cameroons aka Ambazonia. L’auteur de ces lignes l’avait appris de la bouche d’un agent SEMIL le 23 octobre 2018: «nous avons mis en place une stratégie qui consiste à les diviser». Dire que c’est le commandant de la SEMIL, le colonel Bamkoui Émile, qui parraine des factions de la lutte ambazonienne, n’a donc rien de diffamatoire ni de fantasmagorique. A son actif, 3 factions créées pour isoler le gouvernement intérimaire (le fameux Interim Government) dirigé par Samuel Sako Ikome et au bout du compte le fragiliser. Voici du reste les 3 factions contrôlées par Yaoundé à travers son porte-flingue Bamkoui Émile :

1-LA FACTION SISIKU/YERIMA(IG-Care)

D’après les confidences de Bamkoui Émile lui-même révélées en juillet 2020 par la Web-Tv Cry Out, SISIKU Ayuk TABE et 9 membres de son cabinet (le premier gouvernement ambazonien formé en octobre 2017) ont été enlevés le 5 janvier 2018 au Nigeria puis déportés au Cameroun ???????? en vue de négocier un cessez-le-feu avec le gouvernement camerounais. C’est ainsi qu’en juin 2019, un gouvernement intérimaire a été créé depuis la prison principale de Yaoundé, lieu de détention d’Ayuk Tabe et Cie. L’objectif est de faire pièce à Sako Ikome. La faction SISIKU Ayuk Tabe venait d’être créée avec la bénédiction du palais d’Etoudi et de ses services secrets dont la SEMIL du criminel Bamkoui Émile. Cette faction est dirigée depuis les USA ???????? par Daphné YERIMA.

2-LA FACTION AGC/ADF D’AYABA CHO LUCAS

Fort de son expérience de militant depuis l’université de Buea, Ayaba Cho Lucas voulait prendre la tête de la lutte ambazonienne en juillet 2017 lors de l’Assemblée Générale du Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front (ancêtre du Interim Government) qui s’est tenue au Nigeria. Les participants ayant jeté leur dévolu sur Ayuk Tabe, Ayaba Cho, frustré, décidé de tout casser. Quitte à conclure des accords avec le diable. Grâce aux financements du groupe d’affaires Mukete, Ayaba Cho décide de collaborer avec le pouvoir de Yaoundé pour casser la révolte anglophone. Le patron de l’Ambazonia Governing Council (AGC) et de l’Ambazonia Defence Force (ADF) est approvisionné en armes, munitions et matériel roulant par les soins du patron de la SEMIL, Joel Emile Bamkoui et du directeur de la Direction Generale de la Recherche Extérieure (le service de contre-espionnage), EKO EKO Maxime. La mission assignée à Ayaba Cho Lucas par ces deux chefs des services secrets camerounais est de décapiter la lutte armée en neutralisant les chefs de groupes armés qui combattent sous la direction de Sako Ikome. 98% des généraux ambazoniens tombés au front ont été tués par les ADF d’Ayaba Cho.

3-LA FACTION MARIENTA

Dans l’interview de Cry Out TV, Emile Bamkoui révèle également que son service travaille avec l’un des membres du Interim Government qui, aujourd’hui, est l’un des meneurs du front anti-Sako. Cette faction a porté à sa tête Iya Marienta, enseignante vivant en Angleterre et ancienne membre du gouvernement intérimaire dirigé par Sako Ikome. L’objectif clair de cette faction est de faire tomber Sako Ikome et son cabinet par tous les moyens y compris non conventionnels. Pour ce faire, ce groupe a créé une chaîne de TV où Ikome est mangé à toutes les sauces y compris par des déséquilibrées mentales.

Fort de la situation sur le front de cette lutte armée, il y a lieu de questionner l’efficacité de cette stratégie de morcellement de la lutte en factions : les mots d’ordre de ville morte sont toujours respectées, les soldats camerounais continuent de tomber sur le champ de guerre, les convois militaires continuent de sauter sur des engins explosifs…"