Le journaliste camerounais Bertin Metsengue sur les probables répercussions de la guerre en Ukraine sur l’économie camerounaise et interpelle les autorités à prendre les mesures qui s’imposent.
Le Président du Groupe Banque Africaine de développement- BAD a demandé à l'Afrique de se préparer à affronter une crise alimentaire mondiale inéluctable causé par la pandémie Covid 19 et surtout la crise Ukrainienne en cours entre Kiev et Moscou répondant à certaines questions des confrères de Jeuneafrique le 24 Avril dernier . Sur le terrain en Afrique en Général et au Cameroun en particulier, les signes commencent à être perceptibles. Le pays de Paul Biya est il prêt à vivre les émeutes de 2008 ou alors s'affranchir de sa dépendance alimentaire exogène ?
Etat des Lieux !
En sa qualité d'invité de Africa Center de Atlantic Council , le Nigerian AKinwumi Adenisa president du Groupe Banque Africaine de Développement- BAD a tenu à mettre en garde les économies D'Afrique de la crise alimentaire mondiale inéluctable qui pointe désormais à l'horizon. Il structure ses affirmations sur les envolées des prix des angrais qui ont triplé, l'augmentation vertigineuse du prix des produits énergétiques spécifiquement le prix du gaz et du pétrole et l'explosion du prix du panier de la ménagère comme conséquence qui croit de façon exponentielle et qui va certainement d'exaspérer dans les prochains mois . Cette situation est la conséquence de deux facteurs : la Pandémie Covid 19 qui a mis en difficulté toutes économies du monde et particulièrement celles d'Afrique anéantissant le taux de croissance et les progrès économiques obtenus jusque là. Pendant le pic de cette pandémie, le continent Noir a perdu plus de 30 millions d'emplois . S'agissant de la crise Ukrainienne, il faut rappeler qu'avant le déclenchement de cette guerre, la Russie et l'Ukraine fournissaient 30% des exportations mondiales de blé dont les prix ont augmenté de 50% des me début de la crise . De plus ces deux pays sont aussi de grands producteurs de gaz et de brut sans compter les angrais et certains produits clés dans la fabrication de la bière. Concrètement, les 90% de 2400 millards de FCFA D'exportation Russes vers l'Afrique en 2020 étaient constitués de Blé , et 48% des 1800 milliards de Fcfa d'exportation de l'Ukraine vers l'Afrique était constitué de blé et 31% de maïs. Face à cette situation
et si l'Afrique en général et le Cameroun en particulier ne prennent pas des décisions courageuses il y a lieu de s'attendre au pire .
Que peut l'Afrique en Miniature !
Le pays de Paul Biya comme ses paires d'Afrique a amorcé cette période suffisamment délicate par des revendications corporatistes qui du fait de ces facteurs internationaux voient leur pouvoir d'achat s'amoindrir au point de ne plus être capable d'assumer plusieurs charges indispensables. Dans le marché Camerounais, les denrées alimentaires de première nécessité commencent à grimper, le pain , l'huile le Poisson connaissent des augmentations vertigineuses. Une pénurie passagère de carburant a crée des frayeurs ces derniers jours. Si gouvernement camerounais est au four et au moulin pour tenter d'affiner ses mécaniques de régulation interne des prix ou encore user de sa capacité à pouvoir stabiliser les stocks de ces produits de première nécessité, on.peut tout de même se demander pendant combien de temps pourra t'il tenir ? Les camerounais qui sont de bons consommateurs de bière ne trouvent plus vraiment celle ci dans les Étalages. Les quelques bières qui résistent encore sont les bières de fabrication locales . Les autres sont devenus rares . Tous les ingrédients du spectre de 2008 sont réunis pour d'autres émeutes de la faim. Mais les camerounais sont ils prêts à franchir ces extrêmes ?
Voir cette situation comme une aubaine !
Le Cameroun est une chance planétaire. La quasitotalité des produits dont le pays a besoin sont susceptibles d'être cultivés localement : le blé , le Maïs, le gaz , le pétrole et bien d'autres . Depuis la session de 2021, le parlement camerounais a proposé au gouvernement de se tourner inexorablement vers l'import substitution. Celle ci consiste à subventionner les produits importés qui peuvent être cultivé localement. Il a été listé 11 produits parmi lesquels le riz , le Mais , l'huile de palme , le blé ou encore des produits de substitution comme le Manioc, la patate ou encore le poisson. Pour ce dernier produit le Cameroun a la chance d'avoir un littoral de 400km de côte et donc peut réduire sa dépendance en produits halieutiques s'il venait à financer la pêche industrielle sur ses côtes. Tout ceci doit se faire dans l'urgence pour qu'au sortir de cette crise que l'extraversion de la consommation des camerounais soit déjà remplacée par son introversion qui pourrait donc tracer la voie royale à l'émergence du Cameroun. L'heure n'est donc plus au discours ou à des cabales pueriles contre les dirigeants mais il est temps que chacun des acteurs prenne ses responsabilités. Il faut éviter au peuple camerounais ces désagréments dont il n' a plus besoin.