Je vois partout des Appels à la paix en prélude aux manifestations annoncées du 01 octobre. C'est une belle initiative en soi. Je dirais même que, rien de tel n'est de trop en ces "temps incertains".
Mais prenons garde cependant de ne pas céder à une panique imaginaire qu'on aura incidemment construit comme des imbéciles utiles. En réalité, je crains que l'on soit entrain de performer ou d'intensifier paradoxalement ce qu'on redoute et veut précisément conjurer.
En de pareilles circonstances, la peur est toujours mauvaise conseillère. En tout cas, elle est très souvent anxiogène et peu propice à des actions empreintes de sérénité et de responsabilité. A priori, je suis convaincu (trop optimiste me direz-vous) qu'il ne se passera "rien" de majeur ce jour. Après le 1 octobre, le Cameroun sera et pour longtemps encore un et indivisible.
En revanche, je me méfie comme la peste des pyromanes des deux bords. Je me risque à dire que les deux EXTRÊMES cherchent la confrontation. L'un pour justifier au moins auprès de la communauté internationale et des instances juridiques internationales que sur la base d'une oppression sanglante, ils peuvent se prévaloir du droit à l'autodétermination des peuples (oppression faisant partie des critères de cette disposition internationale).
Et de l'autre côté, certains faucons du régime ont besoin de la violence d'en face sous fond de velléités sécessionnistes pour repousser les élections, créer une union sacrée autour de leur "champion" et même faire oublier que ce "champion" est (au moins en partie) responsable de l'effritement du sentiment national. En ce sens, les contre-appels à la marche des caciques du régime, ne sont ni plus ni moins que des guets-apens potentiellement macabres.
Cela dit, je ne serai pas surpris que Paul Biya décide le 1 octobre de rentrer "triomphalement" comme un pied de nez théâtralisé et stratégique à ceux qui annoncent son pouvoir vacillant. On n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace.
Bref, je refuse de céder à cette psychose. Je vais laisser passer cet événement, et revenir pour les débats de fond. À ce niveau, il n'est peut être pas inutile de rappeler qu'en dehors de toute idée de sécession du Cameroun, plusieurs d'entre nous partageons, comme depuis le début d'ailleurs, les revendications des ressortissants anglophones. Car, à y regarder de près, au prix de leur sang hélas, ils mènent un combat qui nous concerne tous.
Les Camerounais des dix régions sont dans leur grande majorité je crois, attachés à l'unité et à la paix de ce pays. Eu égard, à la critique sévère et nécessaire du régime Biya que ce peuple fait déjà et fera encore jusqu'à son effondrement, il est aussi mature et sait faire la part des choses.