Opinions of Friday, 12 January 2018

Auteur: Christian ETONGO

'Ils revendiquent même quoi?': la question que les francophones se posent

Affrontations entre jeunes anglophones et militaires Affrontations entre jeunes anglophones et militaires

Voilà ce qu’on entend souvent dire des frères d’expression française à propos des frères d’expression anglaise.

Cette question est normale, car les francophones qui ne savent pas aligner trois mots en Anglais ne maîtrisent pas du tout l’histoire de la réunification.

Qui ne se souvient pas de son professeur d’anglais au lycée?

J’ai commencé mes études secondaires en 1984, et mon professeur d’anglais Mister Ayuk Nkongho Michael était notre “Mugu” de tous les professeurs, il était le seul dont l’autorité etait bafouée, et lorsqu’il se risquait à expliquer à un responsable de l’établissement ses déboires en français, toute l’assistance éclatait de rire, et les responsables, et les élèves….

J’étais l’un des rares à assister au cours de Mister Ayuk sans bavarder et sans tourner le dos au Prof , pas parceque j’étais différent ou assidu, ou que je respectais vraiment Mister Ayuk, j’étais calme à ce cours que je suivais attentivement, juste parceque j’avais de la pitié et de la compassion pour mister Ayuk.

Lorsque Mister Ayuk entrait dans une salle de classe, tous les élèves se mettaient à chanter en chœur “Ayuk Ayuk Nkongo! Yelele Ayuk Nkongo” sous un air d’une chanson de Jacob Desvarieux du groupe Kassav. Je suivais attentivement son cours, je faisais des choses pour lui montrer que j’étais différent et que je compatissais. Au fil du temps, je m’intéressais à l’anglais et même si aujourd’hui je ne suis pas un maître de cette langue, mais je communique aisément dans les pays où je voyage, car dans le domaine des arts visuels, la communication est essentiellement en Anglais, je peux lire des contrats en Anglais, exposer en Anglais. ..

Des villes du Nord-Ouest et du Sud-ouest ont observé un mot d’ordre de grève et de ville morte…

Des manifestants arrêtés à Bamenda et Buea et transférés à la prison centrale de Yaoundé ont été libérés en pleine nuit, des discussions et des négociations sont toujours en cours pour trouver des solutions au malaise…

Ceux qui pensent naïvement qu’il n’y a pas un problème anglophone au Cameroun se mettent un doigt dans l’œil. ..

Le gouvernement camerounais est entrain de retrouver le bon sens…j’espère !

Thank you Mister Ayuk !