Opinions of Sunday, 3 September 2023

Auteur: Wilfried Ekanga

Impossible coup d'Etat: Biya s'est déjà 'rassuré de la conservation de son pouvoir'

Paul Biya Paul Biya

Selon l'analyste politique Wilfried Ekanga, Oaul Biya voyant un coup venir, a pris des dispositions connues et inconnues, afin de sécuriser son pouvoir. Mais est-ce que cela marchera?


"Dans l'espoir d'empêcher que les bruits qui arrivent à Bongo commencent à lui arriver, Paul Biya s'est empressé de faire la seule chose dans laquelle il est compétent : s'assurer de la conservation de son pouvoir.

Il paraît que prévenir vaut mieux que guérir ; le vieux monarque de Genève n'a jamais su voir à l'avance qu'aucune de ses infrastructures n'allait finir à temps, mais il a toujours su anticiper les personnes et les choses qui pourraient causer sa chute. Ainsi, quand il ne vous jette pas en prison comme Mebe Ngo, Thierry Atangana, Titus Edzoa ou Maurice Kamto, il vous engraisse, vous gave, vous nourrit, afin que vous restiez toujours auprès de lui en pigeons dociles.

Exactement comme dans cet extrait.

Jetez des grains au pigeons, et ils s'agglutinent autour de vous comme les petits de la mère poule.

Dans la Rome Antique, lorsque la foule commençait à faire un peu trop de bruit contre le roi, ce dernier organisait des séances de distribution de nourriture ainsi que des campagnes de divertissement ( duels de gladiateurs, jeux royaux divers... ). Cela suffisait à calmer la colère générale et à radoucir l'opinion publique en sa faveur. Et c'est d'ailleurs ce qu'un certain Juvenal, poète engagé de l'époque (né en 55 et mort vers 128), avait consacré dans l'une de ses satires, sous la célèbre formule : « Panem et Circenses », c'est-à-dire « du pain et des jeux de cirque ».

Et à cet effet, vous avez pu constater qu'au pays des Crevettes, Barthélémy est un spécialiste de ladite méthode. Entre la CAN sucrée, les marchés fictifs, le Petrus à flots, les lignes 57-65-94, les bars le long des rues et les orgies gargantuesques, tout est bon pour faire oublier le marasme dans lequel patauge le pays depuis QUARANTE-ET-UN ANS.

Mais surtout, après la chute du fils d'Albert Bernard Bongo alias Omar, Mvondo a procédé à un réaménagement du personnel au ministère de la Défense ; et en coulisses, il a sans nul doute revisité les salaires des officiers supérieurs, en plus d'augmenter de quelques litres le volume de Dom Pérignon et le contingent de femmes, sans oublier les bons de carburant.

En un mot, il a nourri ses pigeons.

Avec ça, il est persuadé d'avoir une fois de plus assuré ses arrières, et qu'il n'aura pas besoin de vous demander encore une fois « Do you understand me ? » quand il s'agira de « Make some noise ».