Opinions of Friday, 10 February 2023

Auteur: Benjamin Zebaze

Impunité, complicité de crimes: Benjamin Zebaze raconte 'une autre histoire de garde des sceaux'

Des symboles de la justice Des symboles de la justice

Il y a quelques années au Cameroun, des policiers camerounais ont exécuté un parent du garde des sceaux, parce que protégé par le ministre en charge de la Justice, malgré les crimes que perpétrait le voleur et criminel. Zebaze raconte cette histoire macabre qui a marqué le Cameroun et invite Biya à frapper très fort toutes les personnes impliquées dans l'affaire Martinez Zogo.


"L'histoire que je vais vous raconter s'est déroulée il y a une vingtaine d'année et ne concerne par conséquent pas le ministre de la justice actuel.
Mais elle montre bien le malheur de notre pays qui ne s'en sortira pas sans une espèce de séance d'exorcisme collectif: nous devons chasser les démons qui nous habitent.

Je ne vais citer aucun nom, une partie de mes archives ayant disparue. Mais les initiés, les protagonistes de cette terrible affaire se la rappelleront.

Il est environ 7h de matin: deux jeunes de bonne famille se présentent devant un des immeubles du défunt milliardaire Soppo Priso où mon journal "l'annonceur" est installé. Cet immeuble est situé au boulevard de la liberté à Akwa ( Douala ) à environ 100 mètres d'une agence Bicec.

Ces deux jeunes s'impatientent et personne ne prête vraiment attention à leur manège : 7 heures 30 à quelque chose près, des coups de feu éclatent dans une bijouterie de luxe située un peu plus bas. Des braqueurs viennent de frapper en emportant un important butin et surtout, en laissant une ou deux victimes sur le carreau.


UN PARENT DU GARDE DES SCEAUX

C'est l'émoi dans tout Akwa: mes journalistes se lancent dans l'enquête et ils trouvent des policiers très en colère car, ils connaissent très bien ce mode opératoire.

En effet, un parent du garde des sceaux qui habite dans les parages depuis son retour de France, s'est spécialisé dans ce type d'actes criminels.
A chaque fois qu'il est suspecté, les ordres viennent d'en haut demandant sa libération.

LA VENGEANCE DES POLICIERS

Alors un jour, une fois le jour tombé, des policiers armés jusqu'aux dents frappent à la barrière de ce jeune homme qu'ils suspectent dans l'affaire précitée: il habitait pas loin de l'immeuble Soppo dont je parlais plus haut.
Ce dernier ouvre la barrière et avec mépris, demande aux policiers s'ils ont un mandat. Il essaye de résister aux forces de l'ordre.

Face à cette attitude, un policier lui tire une balle dans une jambe: les autres s'acharnent sur lui et lorsqu'ils quittent les lieux, ils laissent un cadavre sur le sol.

Le lendemain, lorsque l'affaire est connue, nous dressons un parallèle entre les 2 jeunes hommes vu le jour de l'attaque et le cambriolage meurtrier de la bijouterie.

Le jour de la veillée mortuaire précédant l'enterrement du défunt, une grande partie de la communauté Sawa, soudée derrière le ministre qui a tenu à être présent, fustige les méthodes policières.

Très peu évoque la vie du défunt qui avait choisi la voie du mal.
Voilà ce qui arrive quand des individus se croient au dessus des lois.


PAUL BIYA DOIT FRAPPER TRÈS FORT CETTE FOIS

C'est pour cela que le President Paul Biya doit frapper très fort cette fois suite à la mort de Martinez Zogo.

Ce n'est qu'ainsi qu'il pourra apporter un peu de couleur à ses 40 années de gestion catastrophique du pays.

S'il met le pied dans la fourmilière, il sera lui même surpris par le nombre de ses nouveaux soutiens: je serai même capable, comme JP Remy Ngono, de crier: " Paul Biya ayop, ayop".