Pour « malversations financières » dans le cadre d'une transaction pour le compte de la défunte compagnie aérienne camerounaise Camair, l’ancien premier ministre Inoni Ephraïm (2004 à 2009) est écroué le lundi 16 avril 2012 à la prison de Kondengui. A l’époque où l’Opération Epervier connaissait sa vitesse de croisière, avec notamment les arrestations de Polycarpe Abah Abah, Jean Marie Atangana Mebara, ci-devant, anciens ministres des Finances, et secrétaire général de la présidence de la République, l’ex PM était l’un des premiers pontes du régime à faire les louanges de cette approche d’assainissement de la gestion des finances publiques .

En affirmant qu’ « il n’y a pas de considération politique dans l’opération épervier (…) Cette opération est montée dans le strict respect des procédures et des lois de la République. En tout cas, le chef de l’Etat a décidé d’assainir les mœurs et la gestion des finances publiques ». Des propos tenus en 2009. Dans une interview exclusive accordée à des journalistes de la British Broadcasting Corporation (BBC) Inoni Ephraïm s’était prévalu d’être au cœur de la conduite de l’Opération Epervier. « Elle est pilotée par moi-même sous le contrôle du chef de l’Etat (…) Le ministère de la Justice à travers les juridictions compétentes juge de l’opportunité des poursuites », exaltait-il. Pourtant cité par plusieurs journaux dans des dossiers scabreux, dont l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel (Albatros), l’ex premier ministre était loin d’imaginer qu’il passerait de pilote de l’opération Epervier à simple passager malheureux. « Mais ça me laisse indifférent.

En tout cas, les juges sont là pour déterminer si je suis concerné ou pas (…) « L’Opération Epervier » se poursuivra jusqu’à ce que les gens arrêtent de voler. Si ce n’est pas possible, l’opération durera aussi longtemps qu’il y aura des malversations », déclarait Inoni Ephraïm.