Opinions of Wednesday, 24 August 2016

Auteur: Christian TCHAPMI

Insécurité routière: les autorités interpelées

Photo d'archives utilisée juste à titre d'illustration Photo d'archives utilisée juste à titre d'illustration

A cause de l’absence des panneaux de signalisation et de la mauvaise matérialisation, le tronçon Entrée Simbock- Nomayos en passant par Mbalgong, a enregistré depuis son ouverture, environ 400 cas d’accidents de circulation et plus de 280 morts.

Le ministre des Travaux publics et les autorités administratives interpelés.

1-Plus de 280 innocents sur le macadam

Une épave de véhicule dont l’immatriculation est difficilement identifiable, est immobilisée dans un caniveau au lieu dit « Etokoss », une banlieue de l’arrondissement de Yaoundé 6. Le petit taxi de couleur jaune n’est plus qu’un tas de ferraille qui cristallise l’attention des passants. Au sol, sont répandus des débris de verre baignant dans une flaque d’huile de graissage. L’état de la voiture suffit à donner une idée de la violence du choc survenu il y’a moins de 10 jours. Des témoins rapportent que c’est un accident de circulation survenu en début d’après-midi du 18 août dernier, qui a laissé en miettes, ce véhicule de marque Toyota.

Un camion transportant du ciment et lancé à pleine vitesse, ne sachant pas qu’il serait difficile de négocier l’un des dangereux virages de ce trajet, s’est retrouvé nez à nez avec le taxi qui roulait presque sur le trottoir, faute de mieux. Bilan : trois morts et quatre blessés graves sur le macadam. Une jeune dame figurant parmi les rescapés, pleure aujourd’hui son fils de 16 ans dont le corps a été broyé par les énormes roues de l’engin.

En juillet dernier, le même axe a « tué » six personnes, portant à plus d’une douzaine, le nombre de cas enregistrés en moins de deux mois. C’est qu’il ne se passe pas une journée sans qu’on enregistre au moins deux accidents impliquant directement les conducteurs de véhicules légers, de camions et d’engins lourds ou de motos. Lesquels causent pour la plupart des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels.

De quoi laisser planer une certaine psychose dans l’esprit des habitants de cette bourgade présentée comme un nouvel Eldorado foncier. C’est dire toute l’ampleur et la recrudescence des accidents de circulation sur cet axe routier allant du lieu dit « Entrée Simbock-Nomayos» et ce, jusqu’à Mbankomo.

En effet, depuis l’ouverture de cette route, des riverains subjugués par le nombre de victimes, indexent le taux de morbidité qui frise l’hécatombe. « Nous avons enregistré au moins 400 cas d’accidents de circulation et plus de 280 mort », confie Serge Tchamba Njike, le président du Regroupement pour le développement économique et social, des Grassfields de Mbalngong et ses environs (Remses), auteur d’un plaidoyer auprès des autorités traditionnelles, municipales et administratives. Sans suite.

2- Nganou Djoumessi au « carrefour de la mort »

En cette veille de rentrée scolaire, les riverains sont pratiquement sur le pied de guerre parce que l’une des zones les plus accidentogènes est située à l’entrée du lycée bilingue de Mbalngong. Les effectifs de cet établissement scolaire s’agrandissant au fil des années, le risque devient plus grand.

La cause de ces accidents, apprend-on, réside principalement dans l’excès de vitesse, l’absence des panneaux de signalisation, la mauvaise matérialisation de la chaussée, l’absence d’éclairage public, l’absence de ralentisseurs (dos d’âne Ndlr)…Visiblement le premier lot de cette Nationale numéro 1 confié à la société égyptienne Arab contractors a été un véritable gâchis.

Outre l’entrée du lycée bilingue, deux autres zones sont réputées accidentogènes et déjà taxées de « carrefours de la mort ». Il s’agit des virages dangereux au lieu dit Etokoss et le Carrefour Borne 15. Par les bons soins du Remses, une correspondance aux allures de dénonciation aux fins d’intervention urgente, a été adressée au ministre des travaux publics le 12 août dernier.

Monsieur le ministre, écrit-il, « si un axe de moins de 10 kilomètres on enregistre au moins 02 morts par jour, cela signifie qu’il y a un réel problème. Par conséquent, nous pensons avec conviction que, soit rien ne veut être fait pour que les populations qui deviennent au jour le jour orphelins, veuves, et veufs, soit vos instructions relatives aux dispositions des règles de la prévention et de la sécurité routière ne sont pas appliquées ».

Pour cette raison et au vu du courroux grandissant des populations, poursuit-il, « si rien n’est fait dans les prochains jours pour cette route construite pour être un facteur de développement, il y a une forte possibilité de soulèvement populaire qui pourrait se conclure par une barricade de cette « voie de la mort » et nous serons forcés de croire que dans cet abandon de la population par l’administration et l’éventuel soulèvement des populations, votre responsabilité pourrait fortement être engagée ».

Le long de cette route en forme de S, les virages dangereux se succèdent les uns après les autres. A Mbalgong, tout comme à Mbadoumou et Nomayos, deux autres villages traversés par cette route Yaoundé-Kribi, on craint déjà de voir le taux de morbidité grimper en flèche quand le trafic entre la capitale et la nouvelle ville portuaire camerounaise va atteindre son paroxysme.

Le Remses prie donc Emmanuel Nganou Djoumessi de prendre des mesures strictes et urgentes pour l’éradication de cette malheureuse situation. Dans le chapelet des propositions, l’association propose par exemple que des ralentisseurs soient posés à ces zones réputées accidentogènes.