Le cas Jean Williams Sollo fait également partie de ces dossiers compliqués sur lesquels Paul Biya devrait bientôt trancher.
Le directeur général de la Cameroon Water Utilities (Camwater) est en effet réputé pour son arrogance et son affairisme. Arrogance vis-à-vis de sa tutelle, le ministère des Mines, de l’Eau et de l’Energie (Minee), arrogance à l’endroit du ministère des Marchés publics (Minmap).
Après avoir déféré à une convocation du secrétariat d'Etat à la défense chargé de la gendarmerie, le 18 novembre 2013 pour avoir fait sortir indûment 350 millions de francs des caisses de cette société à capitaux publics, l’homme a proclamé sur tous les toits de la République que c’est le Minee, Basile Atangana Kouna, qui alimentait la presse pour le nuire.
En décembre 2014, le Dg de la Camwater avait été rappelé à l’ordre à plusieurs reprises par le Minmap Abba Sadou dans sa tentative d’attribuer, en violation des procédures et du code de déontologie, un marché de fourniture de compteurs de consommation d’eau à la société Alima Obama dont il serait par ailleurs l’un des actionnaires, sinon le propriétaire.
Après avoir conduit à la faillite l’Office national de développement des forêts (Onadef), l’un des fleurons de l’économie camerounaise il ya des années, et après avoir vidé de ses ressources la commune d’Akono, située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Yaoundé, Jean Williams Sollo, qui a miraculeusement échappé à la prison par des subterfuges, n’a depuis lors cessé de faire main basse sur les caisses de l’entreprise dont il a la charge, et en toute quiétude. Et il prétend avoir le bras long.
Dans la même foulée, le ministre des Travaux publics, Patrice Amba Salla, est accusé de rébellion par Philemon Yang. L’ancien maire d’Ayos aurait en effet mis sur pied une entreprise de travaux publics qui raflerait le gros des marchés de ce département ministériel. En représailles, le Pm aurait confisqué le plan d'urgence du Mintp, toute chose qui aurait conduit à la radicalisation de Patrice Amba Salla.
Le ministre de l’Education de base, Youssoufa Adidja Alim et celui de l’Agriculture et du Développement rural, Essimi Menye, sont également accusés de plomber l’action gouvernementale. Le ministre des Sports et de l’Education physique, Adoum Garoua, est pour sa part sur le grill pour son laxisme et ses gaffes alors que son collègue de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, est pointé du doigt comme celui-là qui évolue sans requérir l’avis du chef du gouvernement.
Dans cette galaxie, la directrice générale des Douanes est également considérée comme rebelle. Surtout qu’elle s’oppose depuis peu, aux exonérations dont certains pontes du régime ont souvent bénéficiées.
Dans le sérail, il se rapporte que si l’action de certains départements ministériels connaît une torpeur certaine, cela part de l’immeuble Etoile finalement devenu l’épicentre de l’inertie au Cameroun, l’antre des intrigues et le lieu où se retrouvent le plus des retraités commis aux tâches de sabotage tous azimuts.