Aissatou Bouba Dalil raconte dans une tribune comment elle a dû se soumettre aux règles internes du MRC en adhérant au parti politique.
"Les enjeux auxquels nous devons faire face d'ici à 2025 et au delà exigent un minimum de sérieux, de concentration et certainement pas de l'ironie. Voilà les limites de cette "liberté" qui peut se retourner contre celui qui la revendique à tort et à travers lorsqu'elle n'est pas encadrée par les textes du parti dont certains veulent s'affranchir.
Avant d'adhérer au MRC, j'ai beaucoup hésité, bien que déjà convaincue, car je ne voulais pas perdre ma liberté de ton. Si vous me suivez depuis 3 ans, vous savez qu'en général je dis ce que je pense sans langue de bois, "ça sort comme ça sort" comme on dit chez nous, et bien souvent, je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas sans jamais oser le dire. Puis j'ai fini par concéder cette part de liberté pour vivre la vie d'une VRAIE militante qui se soumet aux textes du parti que j'ai choisi, le MRC, parce que le militantisme, c'est à l'intérieur qu'on le vit, à l'intérieur de ses structures, de ses organes, et non pas seul dans son coin, en électron libre, et surtout parce que le MRC permet à tout militant de pleinement exprimer sa créativité et de s'épanouir en interne.
Dès mon adhésion, ma liberté de ton et d'expression fut mise à l'épreuve pour la première fois lorsque je me suis permise une critique publique envers un diplomate, et la débutante que j'étais alors fut rapidement coachée avec beaucoup de bienveillance par le PN lui-même qui m'a alors expliqué qu'en politique, il ya certaines choses, certaines attitudes qui sont cadrées et encadrées, il ya un langage approprié à certaines circonstances, notamment lorsqu'on s'adresse à un diplomate et lorsque, de surcroît, on est membre du Directoire National du MRC. J'ai accepté de me soumettre à ces règles de bonne conduite et sacrifier donc un peu de mon habituelle liberté de ton qui n'était, de fait, plus compatible avec mon statut de SN du MRC, membre du Directoire National donc, appelée à représenter le parti comme ce fut le cas à Valence avec le Président Mélenchon et toute notre délégation. C'est la raison pour laquelle, sur le conseil du Pr Maurice KAMTO, mon Leader qui sait de quoi il parle, j'ai refait une publication pour corriger la précédente un peu trop crue et avec un style inapproprié, et j'ai bien retenu la leçon.
Ceci pour dire qu'il ya des actes que l'on peut poser, des déclarations que l'on peut faire qui peuvent sérieusement mettre en difficulté le parti voire même engager sa crédibilité à un moment aussi crucial de notre lutte où le MRC essaie de remettre de l'ordre dans ses rangs, et si le MRC prend le temps de peaufiner ses textes, c'est pour que le militant en tire le meilleur et soit bien formé pour affronter les défis de demain.
Quiconque s'éloigne donc de ce cadre au nom d'une pseudo "liberté d'expression" finira par commettre des impairs et faire des déclarations dangereuses pour notre parti. Il est donc temps de rentrer militer dans les unités et au sein du Directoire et savoir que la politique a ses codes avec lesquels il est difficile de se familiariser sans avoir l'humilité d'apprendre auprès de ceux qui nous y ont précédés.
Enfin, sachez que le Président National ne vous confiera jamais une mission de représentation s'il ne vous connait pas, et la meilleure façon de le dissuader de vous confier ce genre de choses, c'est justement le fait de revendiquer cette drôle de liberté dont personne ne connait les limites. On ne confie pas le parti à quelqu'un d'incontrôlable, qui a déjà du mal à se soumettre aux règles internes de son parti".