Opinions of Friday, 25 May 2018

Auteur: Michèle Ndoki

Je m’appelle Michèle Ndoki, je suis camerounaise, je fais partie de la ‘Secte Bahamique’

Militante du MRC, Michèle Ndoki Militante du MRC, Michèle Ndoki

Comme beaucoup de personnes habituée des réseaux sociaux ou non, j’entends parler depuis quelque temps de la « Secte Bahamique ». Heureusement pour moi, comme je dis toujours, je ne parle pas le Facebookois couramment. Il paraît que pendant que Mark Zuckerberg se débat en très haut lieu avec des histoires de protection de la vie privée (si j’ai bien compris), nous prenons son outil d’assaut pour nous cracher à la figure les horreurs que nous n’oserions pas nous dire en face.

J’avais décidé d’ignorer les horreurs. Il me semblait que de jouer la carte de la « blanche colombe » inaccessible face à la « bave du crapaud » suffirait, avec un peu de temps, à désarmer les peureux (car j’ai la conviction profonde que derrière tout discours de haine se cache un être apeuré, consciemment ou non). J’ai péché par naïveté, à moins que ça ne soit de la condescendance. Puissiez-vous me pardonner…

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Parlons donc un peu de la Secte Bahamique. Personnellement, j’y ai fait mon entrée en décembre 2016, après m’être fait draguer un peu (c’est toujours agréable). Je dirais, cependant, que j’ai été harponnée en juillet 2013, alors que le Professeur Kamto m’accordait 15 minutes d’entretien à ma demande, pour discuter des possibilités d’action conjointe du MRC et du CPP, dont je faisais partie à l’époque, à l’occasion des élections législatives et municipales. La passion avec laquelle il parlait de sa vision pour notre si belle Terre m’avait touchée au cœur. Cinq ans après, mon attachement n’a pas faibli pour « mon champion », comme j’aime à l’appeler à l’occasion.

Je pourrais vous détailler des heures ce qui fait chaque fibre de ce lien qui nous unit, le Professeur Kamto, le Professeur Fogue, Madame Youbi (ancienne Présidente du groupe des femmes) le Docteur Noubi (conseiller municipal à Douala Vème) le « Général » Nouboussi (Secrétaire Départemental à Douala Vème), le jeune Raoul Fotso (l’heureux propriétaire du plus célèbre drone camerounais) et moi.

Je pourrais vous décrire avec mille images et encore plus de mots, pourquoi tant d’autres dignes enfants de Baham, du vaste pays Bamiléké ont rejoint le Mouvement pour la RENAISSANCE du Cameroun. Je ne vous parlerai pas de tous ceux qui viennent des milliers d’autres villages et villes du Cameroun, car je veux oublier avec vous la forêt, et m’attacher à l’arbre.

L'arbre, c'est probablement des centaines de BAHAM aujourd'hui militants du MRC, que je veux reconnaître, haut et fort, comme les miens.
Comme la plupart d’entre nous aujourd’hui, ils ont des enfants ou des petits-enfants Douala, un conjoint Bakossi, un meilleur ami Mundang et leur premier amour venait peut-être de la Lekie. Moi par exemple, mon premier mari est Bakong, par Banganté. Comme mon premier fils, Antoine. Mon deuxième, Samuel, est Makai, donc un Bassa « pir et dir ».

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Mon mari aujourd’hui, un Bakoko de Bonambongue par Dibombari. Ses deux enfants ont une mère originaire de Kribi. J’essaie d’imaginer un dimanche à la maison, avec tous les miens, un dimanche banal où les membres de chaque famille camerounaise sont réunis, tête baissée sur leur téléphone. Là ils lisent des mots comme « cyber-zélotes », « pyromanes sectaires », contemplent des affiches montrant Maurice Kamto et le commentaire suivant : « Maurice Nkapto – Mein Nkaff – MRC, une meute nourrie par l’argent sale (NKAP) pour mener une guérilla ethno fasciste (FAMLA) ». Myles, le petit dernier, me demanderait sûrement « Mum, what is « ethno-fasciste » ? » (il est anglophone, il se met doucement au français depuis un an). Honnêtement, à votre avis je lui répondrais quoi ?

Alors je vous le demande à vous, qui êtes j’espère que vous le savez les seuls qui comptent dans ces conversations difficiles sur le devenir de notre grande Nation ; vous les Kamer de base, que des leaders réels ou supposés veulent embarquer dans leurs névroses, vous les go et les gars du Mboa : I beg wouna, lef am so. Vous faites peur à nos enfants.