Maurice Kamto dénonce le sentiment anti bamiléké et le tribalisme d'État qui ont cours au Cameroun
DÉCLARATION SUR LE RETOUR EN FORCE DE LA CAMPAGNE D'ÉTAT DE DIFFAMATION ET DE HAINE TRIBALE CONTRE MA PERSONNE
Durant toute la campagne électorale présidentielle de 2018, accablé par son bilan décevant, le régime en place avait orchestré, par le truchement de certains services, une violente campagne haineuse contre ma personne et la communauté bamiléké dont je suis originaire. Les éléments probants, notamment les vidéos de cette opération de haine ciblée contre une communauté sont disponibles. Tous les Camerounais et les observateurs internationaux en ont été les témoins. Combien de fois a-t-on entendu des représentants du RDPC et alliés déclarer péremptoirement et impunément, notamment sur les plateaux de télévision, les ondes des radios, les réseaux sociaux : " KAMTO ne sera jamais Président au Cameroun » ; " Un bamiléké ne sera jamais Président de la République tant que la capitale sera à Yaoundé » ; " Les bamiléké ont déjà le pouvoir économique ; ils doivent donc renoncer au pouvoir politique" etc.
Le clou de cette campagne tribale nourrie par une haine épidermique fut le travestissement minable de mes propos devant le Conseil constitutionnel, par Monsieur Grégoire OWONA. Depuis lors les partisans du complot tribaliste contre la Cameroun se délectent des réactions provoquées par l'acte malhonnête et manifestement anti-républicain du secrétaire général adjoint du RDPC.
Lors des ratonnades qui ont suivi le scrutin présidentiel, la répression aveugle qui s'est abattue sur les militants du MRC avait elle aussi un objectif tribal assumé. Il fallait démontrer que la mobilisation portée par le MRC n'avait un écho que dans la communauté bamiléké. D'où les arrestations au patronyme, voire au faciès, les propos tribalistes et haineux déversés sur les personnes arbitrairement et illégalement arrêtées et torturées dans divers services de sécurité tels le GSO, le Service Central des Recherches Judiciaires, au SED, le Commissariat central N°1, les commissariats du 6ème et du 10ème à Yaoundé, et autres services dans différentes villes du pays.
Avec la courte campagne de repentance et de contrition feintes de certains snipers de la milice cybernétique tribale du régime sur cette odieuse campagne tribale pensée et mûrie, menée par l'État contre une de nos communautés nationales coupable d'avoir un de ses ressortissants candidat à l'élection du Président de la République, on pouvait espérer qu'un tel égarement ne se produirait plus jamais.
C'était mal connaître le régime en place qui a la folie de croire ou de faire croire qu'il est éternel et sans limite dans sa campagne de terreur pour conserver le pouvoir, par tous les moyens et quel qu'en soit le prix pour notre pays. Peu lui importe que certaines de ses méthodes rappellent le fascisme ou le nazisme.
À quelques mois du prochain scrutin présidentiel, effrayé de n'avoir rien fait du mandat de sept ans volé avec violence en 2018, ce régime fait une rechute et replonge dans la fange. Voici qu'il envahit à nouveau la toile de propos haineux, tribalistes et de diffamations contre ma personne, le tout avec un projet politique assumé de dresser les Camerounais contre ma personne et la communauté bamiléké sur la base d'une argutie coloniale et la supposée ambition suprématiste et hégémoniste de cette communauté, théorisée par des illuminés. Dans cette logique de créer le clash entre les communautés dans notre pays, de polluer à nouveau le débat au cours de la campagne électorale à venir afin d'éviter que l'on parle de son bilan sur 43 ans de règne sans partage, le pouvoir lance à nouveau de grossiers mensonges et attaques de toutes sortes contre ma personne. Le dernier mensonge qui vise désespérément à briser l'enthousiasme exceptionnel réservé aux appels quotidiens de notre parti pour les inscriptions sur les listes électorales dans le Grand Nord, est de prétendre que j’aurais déclaré un jour : " Je n'irai jamais enseigner les moutons du Nord". On n'indique ni le lieu, ni la source, mais il semblerait, hélas ! que quelques compatriotes y prêtent attention.
Ce mensonge comme d'autres du régime, relèvent des méthodes de voyous, que nous ne devons pas laisser prospérer dans notre pays. Il est surtout dangereux pour la cohésion nationale et pour la paix.
Ce mensonge honteux sorti du cerveau malade des âmes damnées du régime avait déjà été distillé lors de la campagne électorale de 2018, et j'y avais apporté un démenti formel en fournissant force détails sur les circonstances de mon affectation à l'Université de Ngaoundéré. Afin de l'enterrer et faire échec au projet ouvertement funeste de ses auteurs, je vais à nouveau faire une mise au point.
Sur un plan général, dire un tel mensonge insultant, c'est offenser tous les Camerounais qui forment un seul peuple ; c'est la preuve de l'esprit primaire grégaire et de l'extrême indigence intellectuelle de ses auteurs...