Il y a quatre jours, à l'occasion de mon anniversaire, j'ai posté une photo de moi sur mon Facebook. On m'y voyait hirsute, mal rasé. A l'instant même, j'ai commencé à recevoir des messages de la famille du genre "tu as des problèmes ?"
Comment tu as vieilli comme ça ?J 'ai ri hein ? Moi là, je suis ce qu'on appelle bastos, vous savez, les gens sur qui le temps semble patiner. Avant, j'en étais fier. Si, si, être ou paraître jeune dans ce pays avait des avantages dont je ne me souviens plus. Puis, j'ai connu les lianes, ces créatures aux douces excroissances arrière. Au début, ça allait, mais en vieillissant, ça s'est compliqué.
J'ai trente-trois ans, mais généralement, quand on pose une liane dont l'âge est compris entre vingt cinq et trente ans à mes côtés, généralement, le résultat est... Lisez seulement :
Ndèm N°1: je me retrouve par un après-midi ensoleillé dans la voiture d'une liane là-bas vers l'Avenue Kennedy. Feu rouge.
Les Nangas, les enfants de la rue nous assaillent. Ils demandent des pièces. La liane monte nyangalement la vitre, moi je joue au ndoss. Les Nangas font le tour et l'un me lance : mon frère, pardon dis à ta mère de nous donner même les pièces non ?
Euye ! Ndèm N°2: je suis encore dans la voiture d'une liane (je suis un Bantou, j'aime qu'on me conduise). Prrrrrrit ! La police. Tentative d'extorsion au motif de "on ne gare pas là". Je sors ma machette verbale de babimbi. Le ton monte, Je monte plus haut que lui. Le policier lâche à la liane: madame, dites à votre petit frère de se calmer hein ?
Euye !! Ndèm N°3 : une liane décide d'aller me faire manger le poulet- sauce d'arachides de sa mère qui, selon elle, est le meilleur au monde. Me voici à cause du ndock dans un élobi où le tobassi m'attend forcément dans la cuisse du poulet.