Opinions of Thursday, 19 January 2023

Auteur: Arol Ketch

'Je t'avais dit de parler à ton fils' : une haute personnalité au père de Simon Mpondo après son assassinat

Il est revenu sur l’affaire Mpondo Il est revenu sur l’affaire Mpondo

Dans la nuit du Jeudi 7 juin au Vendredi 8 juin 1979, une famille est décimée à Bonaberi à Douala aux environs du Lycée polyvalent. Le père, la mère et leur enfant de 3 ans sont sauvagement assassinés et leurs corps jetés dans une fosse. Même le chien n’a pas été épargné.

Le bébé âgé de quelques mois est enfermé dans une armoire. Il sera assassiné quelques jours plus tard dans une clinique de la place.

Les responsabilités de ces assassinats odieux sont jetés sur Sylvestre Ndjomzeu âgé de 20 ans, gardien chez les Mpondo et son ami Oumbé âgé de 23 ans. Ils seront arrêtés de manière providentielle, hasardeuse à Bameka dans la région Ouest où ils s’étaient retirés.

Après l’élimination de Simon Mpondo et sa famille, une haute personnalité de la République ira en personne rendre visite au père de Simon Mpondo qui était son ami et conseiller. Il lui dit alors : « Je t’avais demandé de parler à ton fils ! On aurait évité ce drame si tu l’avais fait ».

Le père de Simon Mpondo ne va pas survivre à la mort de son fils. En effet, Simon était l’enfant qu’il aimait et chérissait le plus, celui qui lui avait coûté le moins cher disait-il, c’était son héritier.

Il va se laisser mourir petit à petit. Il va rendre l’âme 1981 alors qu’il avait décidé de faire une grève de la faim (Décembre 1981- Avril 1981). Son épouse va le suivre quelques années plus tard, en 1984.

Tout a été mis en place pour faire taire la fratrie Mpondo qui souhaitait obtenir justice. Traquée, la grande fratrie Mpondo va subir des décennies après une série de drames inexplicables.

Ndjomzeu et son ami Oumbé sont condamnés à mort et seront exécutés en 1987 après que la grâce présidentielle leur soit refusée ; ils ne doivent pas parler. Ils sont en réalité des boucs émissaires utilisés par la justice pour couvrir les véritables coupables.

Avant de passer devant le peloton d'exécution, les deux condamnés à mort ont lâché ces paroles : " Nous voulons voir le gouverneur...Nous avons fait partie de ceux qui ont tué mais nous n'avons pas tué. Ceux qui ont tué, sont en liberté dans la richesse et nous on va nous exécuter. On vous laisse avec votre Cameroun ".

En effet, la vérité est tout autre. Nous faisons face ici à un assassinat politique guidé par la raison d’Etat.

Pourquoi a-t-on assassiné Simon Mpondo et toute sa famille ? Qui a commandité ce meurtre ? Pourquoi a-t-on exécuté le gardien Ndjomzeu et son ami Oumbé alors que le Cameroun n’exécutait plus les condamnés à mort ?

Pour obtenir une réponse à ces questions, l'écrivain camerounais vous invite ses fans et followers à lire son nouveau livre : Rivière de sang, publié ce mardi.