Opinions of Tuesday, 27 October 2015

Auteur: Nadine Bella

Jean Nkuété roule-t-il pour Kamto ?

Selon le secrétaire général du comité central du Rdpc, la réintégration d’Albert Ndzongang visait à contrer l’influencer de Maurice Kamto dans le Littoral. Un bluff au regard du faible poids politique du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). La vraie motivation de Nkuété est ailleurs.

Pour de nombreux observateurs de la scène socio-politique, le retour avorté d’Albert Ndzongang au Rdpc serait un prétexte pour Jean Nkuété pour monter en épingle la valeur politique de Maurice Kamto, à quelques années de l’échéance présidentielle de 2018.

Le secrétaire général du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) parle, dans sa note du 6 juillet dernier au président national du Rdpc Paul Biya, de la nécessité de neutraliser les hommes incontrôlables comme Maurice Kamto. Pour M. Nkuété, le ralliement de Ndzongang visait aussi à faire face efficacement au vide créé à Douala par Françoise Foning, la défunte présidente de la section Wouri 5 du Rdpc.

Pour l’instant, le parti de M. Kamto a un siège à l’Assemblée nationale et 19 conseillers municipaux obtenus dans les communes de Bafoussam I, Douala I, Douala III, Douala IV et Douala V. Le parti peine encore à quadriller tout le triangle national, mais son président national a néanmoins annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle de 2018.

En effet, depuis sa démission du gouvernement, le professeur Kamto est devenu une véritable attraction dans la sphère politique camerounaise. On a souvenance que lorsqu’il quitte le gouvernement pas grand monde ne sait exactement ce que fera l’ancien ministre délégué à la Justice. Dans une déclaration publique, en août 2012, il en appellera à la renaissance nationale pour un «Cameroun qui gagne».

C’est ici qu’il prononcera pour la première fois le mot « renaissance » et pas de manière hasardeuse puisque l’on retrouvera plus tard cette même expression dans la devise principale du parti qui l’investira. Ce qui veut dire que le professeur Kamto avait bien préparé son plan d’action.

Qu’on se rappelle également que Marafa Hamidou Yaya du fond de sa cellule l’avait soutenu. «Aux nouveaux partis qui se lancent dans la campagne, dont je connais parfois la qualité des dirigeants pour avoir servi avec eux au gouvernement, ou pour les avoir côtoyé dans mes fonctions antérieures, je souhaite bonne route. Qu'ils sachent que je suis attentivement leurs activités, et que j'espère qu'ils contribueront à animer le débat politique dont notre pays a cruellement besoin».

Dans l’hypothèse d’une non-candidature de Paul Biya, il est probable que Jean Nkuété, et d’autres dignitaires originaires de la Région de l’Ouest, s’organisent pour capter le pouvoir. «Le candidat Kamto qui semble plus que jamais afficher une certaine détermination pour 2018, sait qu’il a des soutiens, même au sein du parti au pouvoir, à même de le porter au sommet de l’État», commente un analyste.