La justice aux ordres du président de la République et dictateur camerounais vient encore de foutre d’autres anciens hauts fonctionnaires au gnouf pour malversations financières. On dirait l’hôpital qui se moque de la charité tant le procureur-en-chef n’est en rien un exemple de probité morale et de bonne gouvernance.
Et c’est reparti. Paul Biya, le Staline camerounais recommence sa purge politique. Cette fois-ci, ce sont des enseignants d’université et un responsable de société publique qui prennent du Karcher pleine figure. Depuis ce mercredi 21 mars 2018, les anciens recteurs des universités de Douala, Bruno Bekolo Ebe, Dieudonné Oyono, l’ancien directeur de l’Institut universitaire de technologie de la même université et l’ancien directeur général de la Cameroon Water Utilities (Camwater), Jean William Sollo se trouvent en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui. D’autres sans doute les suivront d’ici peu.
Curieuse destination pour des personnalités bien connues qui, à première vue, fournissent des garanties de représentation, ont des domiciles connus et ne représentent aucune menace pour la sécurité du pays. Un principe en droit pénal voudrait pourtant que la détention soit l’exception et la liberté la règle. Paul le cannibale politique, Biya le cynique s’en moque éperdument. De la présomption d’innocence, il n’en a rien à cirer. A quelques mois de la présidentielle d’octobre 2018, son peuple réclame des larmes et du sang. Quitte à mourir de faim, de soif, d’accidents de circulation sur nos routes, quitte à être déguenillé et endoctriné. En 35 ans de règne.
Paul Biya tient donc ses « délinquants à col blanc ». Mais de délinquance à col blanc parlons-en justement. Que représentent les quelques 2 milliards de fautes de gestion (différentes de détournements de fonds publics !) imputées aux responsables de l’Université de Douala face au 200 millions de dollars (soit 125 milliards de F CFA) représentant la fortune de Paul Biya qui en font le 7e chef d’Etat africain le plus riche ?
Atangana Kouna
Un président de la République peut-il parler de lutte contre la corruption alors qu’en juin 2009, un rapport du Comité catholique contre la faim et le développement faisait état de ce qu’en 15 ans de pouvoir, sa fortune se chiffrait déjà à près de 50 milliards de F CFA ?
Oui, que justice soit rendue au peuple camerounais spolié par certains fonctionnaires, mais qui rendra justice aux clients de la défunte Société camerounaise de banque vampirisée par la famille Biya à la fin des années 1980 ? Qui jugera Paul Biya pour avoir dépensé près de 100 milliards en 35 ans de pouvoir pour de « courts séjours privés » hors du Cameroun, lui dont aucun Camerounais ne connaît la rémunération mensuelle ?
Toutes ces questions, aucun camerounais ne peut oser se les poser, par peur ou par naïveté. Pourtant, aucun Camerounais digne de ce nom ne peut donner du crédit à une soi-disant lutte contre la corruption menée par une justice aux ordres d’un tyran cynique et parano qui décide de qui foutre au gnouf et quand ou de qui faire fuir sa justice comme l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie et ancien agent secret, Atangana Kouna. Interdit de sortie du territoire, ce dernier a réussi à s’échapper on ne sait trop comment. Depuis quand l’hôpital se moque de la charité ? Depuis quand le voleur crie ô voleur ? Un peu de sérieux tout de même !