Dans une interview accordée au quotidien Mutations édition du 27 juillet 2016, Joël Eyango, l’analyste de la scène politique de la Région de l’Est, donne son point de vue sur l’administration du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Il dénonce «l’égoïsme et la dictature des hauts cadres» du parti au pouvoir. Il pense par ailleurs que le système a consacré le principe des clans politiques.
A la question de savoir ce qu’il pense des «clans politiques» au sein du RDPC à l’Est Cameroun, Joël Eyango déclare: «sur un plan général, la notion de famille politique est l’une des fonctions de la communication politique en ce sens qu’un parti politique est identifiable par rapport à un autre de part l’idéologie et par alliance idéologique. Pour revenir à votre question, l’avènement des clans politiques au sein du RDPC dans la Région de l’Est coïncide avec le pluralisme politique. Ainsi donc, par les biais de paravents élevés au rang de Maires ou Députés, il continue d’administrer, mieux de régenter.
Il ajoute toujours en parlant des clans politiques que «malheureusement, ceux-là arrivés au pouvoir se rendent à l’évidence qu’ils sont seuls maîtres de leurs destins et qu’à ce titre, leur responsabilité devant l’électorat et devant la justice pour les Maires est engagée. D’où le clash avec leurs mentors qui ne comprennent pas toujours qu’un Maire n’accède toujours à leur boulimie financière. Mais quand on creuse plus au fond on se rend compte qu’en réalité ces leaders ne veulent pas que ces Maires et Députés doublent leurs mandats».
Au sujet de la mise sur pied des délégations permanentes du RDPC, et à la question de savoir si ladite mise sur pied va déboucher sur une démocratie véritable, l’analyste de la scène politique de l’Est déclare que «de prime abord, les commissions régionale et départementale du RDPC renvoient à un cliché tiré du parti unique, compte tenu de sa posture d’autorité qui coordonne l’activité des sections RDPC. A mon avis je pense que des élus dans le cadre d’un parti politique dit démocratique ne devraient pas être chapeautés par des personnalités nommées par décret, c’est un peu faire un pas en avant et deux en arrière».