Message à l'opposition : vous devez intensifier la campagne pour l'inscription massive des électeurs ; Message à tous les Camerounais : Observez la politique française afin de comprendre notre misérable situation ; Tirez également une ou deux leçons des récentes élections sud-africaines.
Chers frères et sœurs,
Nous remercions le Dieu Tout-Puissant pour tout ce que nous sommes et avons ; nous sympathisons avec ceux qui souffrent de problèmes naturels et causés par l'homme. Nous devons faire davantage pour soulager les souffrances et la pauvreté au Cameroun. Respecter la liberté des hommes politiques et des partis politiques, participer activement aux élections, faire de notre mieux pour rendre toutes les élections transparentes et demander des comptes aux élus peut améliorer considérablement le bien-être de nos compatriotes.
Aujourd’hui, nous souhaitons souligner la nécessité d’une inscription massive des électeurs. Nous voulons également réfléchir à la récente dissolution du Parlement français pour prendre pleinement conscience de notre situation difficile en tant que partie intégrante de cette maudite France-Afrique. Pour souligner le rôle des sondages d’opinion dans la lutte contre le fléau de la fraude électorale au Cameroun, nous réfléchirons un peu aux récentes élections en Afrique du Sud. Les analyses politiques comparatives que nous proposons sur cette plateforme nous guideront vers une démocratie constitutionnelle plus efficace qui se traduira par la stabilité politique et la prospérité économique.
1. L’opposition doit intensifier la campagne en faveur d’une inscription massive des électeurs – il ne nous reste que deux mois et demi.
1.1. Une réduction de l’intensité de l’inscription des électeurs a été observée.
1.2. Les raisons en sont notamment : le nombre limité de kits, l'invitation du RDPC à des campagnes ciblées ou de simples tactiques dilatoires, la complaisance de certains partis d'opposition, le manque de diffusion nationale de la campagne, les problèmes liés aux cartes d'identité nationales, l'insécurité dans les régions anglophones. , entre autres.
1.3. L'opposition devrait se rendre compte que le RDPC semble prêt à faire tout son possible pour empêcher que le nombre d'électeurs inscrits sur les listes électorales n'atteigne les 8 millions. S’ils réussissent, l’opposition est faible et devrait être blâmée.
1.4. Il n’y a aucune raison pour que le Ghana, avec une population similaire à celle du Cameroun, d’environ 30 millions d’habitants, compte 14 millions d’électeurs inscrits alors que nous luttons pour en obtenir 8 millions, comme le Sénégal avec une faible population d’environ 17 millions d’habitants.
1.5. L’inscription des électeurs est une urgence nationale ; travaillons dur pour réduire l'écart honteux de ces 2,5 derniers mois. Soutenez l’opposition et les travailleurs de terrain d’elecam pour que davantage de personnes soient inscrites. Les dirigeants traditionnels ne font surface que pour répéter les récits du RDPC, mais sont absents à ce moment critique. Ils devraient avoir honte de laisser tomber leur peuple.
2. Le Cameroun fait partie de France-Afrique ; Le constitutionnalisme français est dans notre ADN ; et que le constitutionnalisme français, avec sa présidence monarchique, est très mauvais pour les États modernes.
2.1. La Révolution française radicale n’est pas terminée. Elle a été marquée par le chaos, le manque de respect pour le régime démocratique constitutionnel et la dépendance à l’égard d’un pouvoir dirigé par des hommes et des femmes forts. Une certaine aspiration monarchique hante les Français et leurs colonies, d'Haïti à la France-Afrique. La racine de ce problème est en partie religieuse (catholique) et en partie inspirée au hasard par des auteurs protestants tels que Rousseau, sans saisir l’esprit religieux d’égalitarisme et de transformation de la société fondé sur la réforme.
2.2. A l’aube de la 3ème République française après la guerre franco-prussienne, la France oscille entre gouvernement républicain et monarchie. La quatrième république, comme la troisième, a tenté d’instaurer un système parlementaire similaire à celui actuel de l’Afrique du Sud. La formation de partis et de coalitions politiques stables est un secret bien gardé par les États protestants où la confiance est élevée et où l’égalitarisme stimule l’action collective.
2.3. La Cinquième République française imite le retour au régime monarchique après la révolution chaotique et radicale française. La constitution de la Ve République crée un président monarchique, tout puissant et quelque peu au-dessus des lois. Cette constitution de 1958 est devenue le modèle des constitutions indépendantistes en France-Afrique.
2.4. Un exemple des pouvoirs étendus du président est le pouvoir de dissoudre le Parlement, dont le rôle est déjà considérablement réduit dans la philosophie constitutionnelle française. Mais une nuisance surgit lorsque le parlement n'est pas aligné sur le parti du président. Aussi, les partis politiques dans la culture française et France-Afrique sont éphémères ; ils se lèvent et dépérissent avec le pouvoir présidentiel de leur chef.
2.5. Pour voir à quel point France-Afrique s’inspire directement de la Cinquième République, considérons ces dispositions constitutionnelles :
2.5.1. Constitution française, article 12 :
Le Président de la République peut, après consultation du Premier Ministre et des Présidents des Chambres du Parlement, déclarer l'Assemblée nationale dissoute.
2.5.2. Constitution du Cameroun, article 8.12 :
Le Président de la République peut, en cas de nécessité et après consultation du Gouvernement, des Bureaux de l'Assemblée Nationale et du Sénat, dissoudre l'Assemblée Nationale.
2.5.3. La soi-disant constitution de libération du Mali d'Assimi Goita, article 69 : Le Président de la République peut, après consultation des Présidents des deux (02) chambres et des Président de la Cour Constitutionnelle, prononcer le
dissolution de l'Assemblée nationale.
Comme vous pouvez le constater, le langage et la philosophie sous-jacente sont les mêmes. Le Parlement est une chambre d’écho que le président cherche à contrôler.
2.6. M. Macron, bien que jeune et influencé par le philosophe protestant Paul Ricœur, est un étudiant des pouvoirs présidentiels monarchiques français. Il exerce ce pouvoir avec une touche napoléonienne. Il a publiquement critiqué les deux termes comme "funeste connerie".
M. Macron a été réélu mais a perdu sa majorité parlementaire. S’il était en son pouvoir de modifier la constitution française afin de supprimer la limite de deux mandats, il le ferait. Sans la majorité parlementaire et sans la capacité de persuasion nécessaire pour obtenir le soutien d’une législation clé, il a fait adopter une réforme raisonnable mais mal comprise de l’âge de la retraite en France. Son arrogance et son apparent syndrome napoléonien l'ont empêché d'entrer en contact avec les Français ordinaires.
2.7. Dans la plupart des pays, notamment dans les États à majorité protestante, la politique converge vers le centre. On gagne les élections en tant que centre-droit ou centre-gauche. M. Macron et d’autres présidents français ont eu du mal à construire une politique de centre-droit ou de centre-gauche. La France reste dans l’esprit de la révolution française et de la contre-révolution. Elle est tiraillée entre des révolutionnaires de gauche radicale qui partagent apparemment la même enthousiasme pour les incendies que le centre-droit qui confine au fascisme d’inspiration nativiste catholique française. Ils ne représentent pas un conservatisme capitaliste mais plutôt un national-socialisme qui évite le socialisme mais élève un traditionalisme catholique largement prodigue sur le plan économique.
2.8. Cette dynamique explique pourquoi le parti de Macron a perdu lors des récentes élections au Parlement européen. Son instinct napoléonien le poussa à dissoudre le Parlement et à convoquer de nouvelles élections. Mais dans l’état actuel des choses, les sondages montrent que la droite remportera la plupart des sièges, suivie par une coalition de partis de gauche, et que le parti centriste de Macron s’en sortira mal en troisième position. Cette incertitude se traduit par une incertitude économique. A trois ans de son mandat actuel, M. Macron aura du mal à gouverner. La droite pourrait l’amener à démissionner, même si la démission est le dernier mot dans ce système politique.
2.9. Qu’est-ce que cela signifie pour les Camerounais ?
2.9.1. A ceux qui disent qu’il n’y a ni Camerounais anglophone ni francophone, comprenez à quel point vos institutions politiques et votre imaginaire sont profondément français. Et reconnaissez que les systèmes français s’en sortent moins bien que les systèmes d’origine protestante – anglais ou germanique.
2.9.2. Il est crucial que les prochaines élections municipales et législatives se déroulent conformément à la Constitution et de manière transparente. Si cela est fait, les Camerounais devraient exprimer leur désapprobation de la dissolution parlementaire par un nouveau président. D’un autre côté, si le RDPC tente de jouer à des jeux et perd l’élection présidentielle librement ou à cause de la résistance déterminée du peuple souverain du Cameroun, ses sièges au Parlement pourraient ne pas être sûrs. Si le Parlement est dissous après l'arrivée au pouvoir d'un président de l'opposition, le RDPC disparaîtra comme les partis français et francophones après le départ de leurs dirigeants. La clé de la survie du RDPC est le fair-play et le respect de la constitution du point de vue de la justice.
3. Élections de mai 2024 en Afrique du Sud : sondages d'opinion et gouvernement de coalition
3.1. Dans la plupart des pays du monde, les résultats des élections ne sont pas des surprises. Les sondages d'opinion établissent les tendances avant le jour de l'élection.
3.2. Lors de l'élection présidentielle de 2018 au Cameroun, un sondage d'opinion du Conseil Africain des Médias, publié le 1er octobre 2018, a montré que M. Biya avait 34,2%, M. Kamto 30,8%, M. Akere Muna 8,0%, M. Libii avait 8,0% et M. Osih 6,2%, les points restants étant partagés par d'autres candidats. M. Muna s'est ensuite allié à M. Kamto. Ce coup de pouce psychologique l’a peut-être aidé à obtenir environ 37 à 38 % lors des élections finales. M. Osih et M. Libii ont peut-être perdu quelques points face à Biya, le plaçant à proximité mais pas au-dessus de 40 %. On peut dire que le vainqueur de 2018 n’a pas obtenu plus de 40 %. Il est très probable que M. Kamto ait gagné. Demandez à M. Cabral Libii des preuves concrètes.
Nous déclarons cela pour mettre en garde le RDPC et ELECAM contre la répétition de cet acte de trahison en 2025.
3.3. Pour voir le lien entre les résultats définitifs des élections et les sondages d'opinion dans certains pays africains, nous pouvons examiner les résultats définitifs des élections sud-africaines de 2024 et deux sondages publiés juste avant les élections. En tant que système parlementaire, nous nous concentrons sur les cinq principaux partis :
3.3.1. ANC : Sondage Atlas Intel : 38,5 % ; Sondage de recherche sociale : 42,2 % ; résultat des élections : 40,2%.
3.3.2. Alliance démocratique : sondage Atlas Intel : 20,5 % ; Sondage de recherche sociale : 21,6 % ; résultat des élections : 21,8%.
3.3.3. Parti député de Zuma : sondage Atlas Intel : 14,7% ; Sondage de recherche sociale : 12,4 % ; résultat des élections : 14,6%.
3.3.4. EFF de Malema : Sondage Atlas Intel : 12,0% ; Sondage de recherche sociale : 10,8 % ; résultat des élections : 9,5%.
3.3.5. IFP : Sondage Atlas Intel : 2,5% ; Sondage de recherche sociale : 3,2 % ; résultat des élections : 3,9%.
Nous pouvons voir à quel point ces sondages sont remarquablement proches des résultats réels des élections. Le sondage Atlas Intel comptait 2 308 participants tandis que celui de la Social Research Foundation comptait 1 835 participants.
Nous encourageons davantage d’organisations à mener des sondages sur la prochaine élection présidentielle. Il y a eu de nombreux autres sondages en Afrique du Sud et la grande majorité d’entre eux ont montré des tendances similaires. Le cancer de la fraude électorale au Cameroun peut être combattu par plusieurs sondages méthodiques. Si c’est bien fait, ils capteront très bien les tendances. Nous pensons que M. Biya n'avait pas atteint 40% en 2018. ELECAM n'a pas réussi à prouver ses prétendus 71% au conseil constitutionnel. Empêchons que ce scandale ne se reproduise l'année prochaine.
3.4. En Afrique du Sud, le président est élu par le parlement, à l’instar de la troisième république française et des systèmes parlementaires du monde entier. M. Ramaphosa a été réélu président avec l'aide des deuxième et cinquième partis politiques.
3.5. Le troisième plus grand parti, créé par l'ancien président, M. Zuma, pour se venger de l'ANC dirigé par M. Ramaphosa, a ébranlé la scène politique mais n'a pas réussi à obtenir un pouvoir politique significatif. Ils réclament une révision constitutionnelle et des réformes qui divisent. Même dans leur bastion, le Kwazu Natal, ils n'ont pas réussi à obtenir une majorité, puisque le deuxième parti, l'IFP, y a constitué une coalition qui leur a conféré le poste de premier ministre de la province. La vengeance et la politique tribale peuvent ébranler la scène, mais elles risquent tout de même de ne pas atteindre les objectifs recherchés. L’Afrique du Sud semble prête à stabiliser son économie avec une grande coalition ou un gouvernement d’unité.
3.6. Quels enseignements pour le Cameroun ?
L’avenir de la politique camerounaise repose sur un système bipartite majeur. À mesure que les sondages d’opinion, les élections transparentes et la politique des partis remplacent la politique messianique, l’organisation politique collective donnera naissance à deux fronts forts et stables. Dans cette configuration, SDF et CRM/MRC ne peuvent pas exister séparément ; l’un dévorera l’autre ou bien ils s’uniront pour former un front plus fort. Le PC RN et le RDPC, ainsi que les partis tribaux du nord, auront du mal à coexister. Le PC RN sera soit dévoré, soit se fera dévorer par le RDPC. Les partis tribaux peuvent basculer du côté des vainqueurs à chaque saison, mais avec le temps, ils céderont la place à des blocs politiques nationaux. Un autre modèle pourrait être celui de la CSU et de la CDU en Allemagne, où en Bavière, il n’y a pas de CDU mais où la CSU fonctionne comme un allié permanent de la CDU. En tant que système présidentiel, une fois que des élections transparentes et un scrutin généralisé auront été adoptés, le système politique convergera vers un système bipartite. Cela pourrait se produire dans les dix prochaines années. Si cela se produit, le Cameroun pourrait bien devenir plus stable politiquement et plus prévisible en termes d’activités économiques que l’éternelle politique révolutionnaire de la France.
Une fois de plus, intensifions la campagne d'inscription des électeurs. Reconnaissons les faiblesses de la philosophie politique française et gardons-nous en garde. Tirons les leçons des autres pays et adoptons les sondages d’opinion. Ils stabiliseront notre culture de parti politique et freineront l’héritage scandaleux de la fraude électorale.
Que Dieu vous bénisse, cher lecteur, et que Dieu bénisse notre pays bien-aimé, le Cameroun, alors que nous nous dirigeons vers la restauration de sa nature fédérale.