Depuis hier, une vidéo terrible montre l'expulsion manu militari de notre compatriote Marlene Eboutou de la villa qu'elle occupait.
Au delà des images, cet événement montre de manière ubuesque, ce qu'est devenu notre société en quelques années.
Que cela nous amuse est tout de même incroyable car dans l'absolu, personne n'est à l'abri d'une telle humiliation suite à divers conflits même si ici, les faits reprochés, au regard de la personnalité de la victime, sont particulièrement dégradants.
LE FOND DU PROBLÈME
Je comprends néanmoins l'exaspération de la bailleresses. Dans un pays où 99% de citoyens n'a pas de retraite ou une retraite de misère, nos parents nous ont appris que la construction d'une maison en vue de la mettre en location était une valeur sûre.
Les gens se battent toute leur vie pour atteindre cet objectif. Mettez vous à leur place lorsqu'après tant d'efforts, ils arrivent à leur fin et se retrouvent avec des locataires cumulant plus d'une vingtaine de mois de loyers impayés ?
Dans le cas d'espèce et en l'état des informations qui circulent, le conflit est exacerbé par la personnalité de la locataire, "star" du net: imaginez l'état d'esprit de la propriétaire privée de ses loyers la regardant donner des leçons dans les médias en mondovision.
Mais les problèmes ne s'arrêtent pas là puisqu'on parle aussi de l'enregistrement du bail. Tous les propriétaires savent que les conditions à remplir sont très lourdes financièrement pour les petits propriétaires: comment des fonctionnaires, vivant pour la plupart de la rapine, ont pu inventer un tel système dans un pays où on devrait plutôt encourager les Camerounais à construire tant le déficit en matière de logement locatif est criard ?
Enfin, quand on voit ce que coûte en temps et en argent une procédure d'expulsion d'un locataire qui ne respecte pas ses obligations, on peut comprendre que la bailleresse de Marlene Eboutou ait choisi le passage en force.