La situation a été décriée au cours d’un atelier tenu dans cette ville.
nle pour l’enrayer, la corruption continue de sévir dans l’Adamaoua. «La région de l’Adamaoua, pourtant dotée de potentialités énormes, n’est pas épargnée par le cancer social qu’est la corruption. Celle-ci se manifeste par les chantiers abandonnés, les malfaçons diverses, les collusions et magouilles de toutes sortes. Certains agents publics se distinguent davantage par leur activisme économique outrancier, qu’à servir l’Etat qui les emploie». Tels sont les propos de Samuel Tangang Fohtuang, membre du comité de coordination de la Commission nationale anti-corruption (Conac), lors du lancement de l’atelier d’évaluation du plan d’action régional 2014-2015 dans l’Adamaoua.
Réunis au centre de promotion de la femme et de la famille de Ngaoundéré, sous l’auspice de la Commission Nationale Anti- Corruption (Conac), les délégués régionaux et les chefs de services autonomes de l’Adamaoua ont évalué le plan d’action régional de Lutte contre la corruption (Lcc). Consciente des dégâts que cause cette gangrène dans la société, la Conac a élaboré en 2010, une stratégie nationale de lutte contre la corruption afin de la réduire de manière significative.
A la suite des enquêtes menées grâce à cet instrument de travail, lors des deux dernières années, c’est seulement dans deux services que la corruption a diminué. Les secteurs de l’éducation et de la santé se sont distingués dans la lutte contre la gangrène. Les autres services n’ont pas fait avancer d’un iota, la lutte contre les actes qui plombent le service public. Le taux de réduction sur l’étendue de la région se situe autour de 28,31% en 2015, contre 32,99% en 2014. Soit une baisse des efforts dans la lutte de l’ordre de 4,68%.
ENTRAVES
La Conac veut changer la donne. «La situation engraisse une poignée d’individus, quelques privilégiés véreux, au détriment de la population laborieuse. L’Adamaoua fournit très peu d’efforts. D’où la nécessité de soumettre des suggestions qui pourront améliorer les choses dans la région château du Cameroun», a souhaité Alfred Etom, coordonnateur de la stratégie nationale de Lcc à la Conac. «L’une des premières leçons à tirer, est que notre région enregistre un taux anormalement bas dans la reconnaissance et la valorisation du mérite de nos agents publics avec seulement 11, 5%. Beaucoup d’efforts restent à fournir en matière de lutte contre la corruption», a avoué Abakar Ahamat, gouverneur de la région de l’Adamaoua, lors des travaux. Face à cette faible valorisation, les agents publics ont évoqué des difficultés pour mener à bien leur mission. «Nous faisons face au manque des moyens de lutte, l’analphabétisme des usagers et même certains agents de l’Etat, les mauvaises conditions de travail et le traitement salarial.
A cela, s’ajoute l’insuffisance de l’information sur les différentes facettes de la corruption. Malgré cela, chacun de nous a reconnu que c’est un devoir et un impératif catégorique de s’engager dans cette bataille qui ne peut être gagnée que si ensemble, nous disons non à la corruption», a expliqué Vincent Nkenfoua, chef secteur des douanes de la région de l’Adamaoua. Pour relever le défi, les participants ont fait des suggestions et se sont engagés à redoubler d’ardeur dans la lutte contre la corruption. Des suggestions qui ont débouché sur un nouveau plan de travail. Les acteurs de la rencontre de Ngaoundéré ont élaboré et adopté un plan d’actions pour 2016. Ce programme indique clairement les actions à entreprendre dans chaque secteur d’activités, ainsi que les responsabilités qui échoient à chacun d’eux dans ce combat qui se veut collectif.