Opinions of Friday, 31 March 2023

Auteur: Calvin Djouari

La croqueuse de diamant : de nouvelles révélations sur le mystérieux phénomène

Je  dirai qu’au Cameroun, il y a encore beaucoup de gens qui sont incultes et ignorants Je dirai qu’au Cameroun, il y a encore beaucoup de gens qui sont incultes et ignorants

Comme tous les autres camerounais, j’ai suivi avec attention l’émission de Raoul Bia sur vision 4. Ce dernier avait comme invitée, hier soir, la Croqueuse de Diamant de son vrai nom Manuella Nimpa. Cette jeune femme d’affaires fait la une aujourd’hui dans notre pays.

Par amour pour les faits sociaux et pour la littérature, j’ai ressenti le besoin d’éclairer l’opinion en apportant ma part de réflexion à notre cher public, parce que le plus souvent, l’écrivain n’invente rien, il écrit en fonction de ce qu’il voit, de ce qu’il ressent, ou de ce qu’il entend. Le rôle de son imagination est de transformer la réalité de la société en œuvre d’art. Dans le cadre de ce travail, c’est le contexte qui donne naissance à une réflexion littéraire. Le contexte peut être social, historique, politique et individuel. Aussi, l’acte d’écrire devient avant tout un acte humaniste. L’écrivain n’est pas un juge, il est un critique. C’est l’homme de la satire.


La croqueuse de Diamant. Il n’y a pas longtemps, était inconnue du public camerounais. Mais à présent, elle semble avoir la primeur des audiences. J’ai longuement suivi l’émission et lorsque j’ai lu les commentaires ce matin, j’ai conclu que, la plupart des lecteurs étaient essentiellement de mauvaise foi, et je ne voudrais pas leur ressembler. On apprend dans la vie à être battant, il existe des milliers d’influenceurs qui montrent comment s’en tirer de la pauvreté.


Comment une jeune fille qui démontre ses prouesses, exemple à l’appui devient louche aux yeux du public ? Mon analyse est simple. Premièrement, je dirai qu’au Cameroun, il y a encore beaucoup de gens qui sont incultes et ignorants. Deuxièmement, les gens dans notre pays n’aiment pas voir les pauvres devenirs riches. Quand dans un quartier vous avez été pauvre, on veut que vous demeuriez dans cet état et que cela suive toute votre génération.

La croqueuse de Diamant est une fille rationnelle dans ses réponses, si je m’en tiens à son niveau de culture. Elle explique simplement dans son français moyen son parcours qui est brillant et encourageant. C’est ce que les frères ne peuvent pas et ne veulent pas comprendre. Dans ses propos, il y a des mots forts, « je donne pour aider », « je soutiens les projets. » À la question d’un internaute : pourquoi aide-t-elle les gens ? Sa réponse hautement humaine retentit, « je sais ce que ça fait de ne rien avoir »


Par ailleurs, elle pleure sur le plateau. L’émotion est réelle et lui rappelle ses souffrances passées. On trouve que cette émotion est une culpabilité. Pour des gens qui n’ont pas connu un passé misérable, c’est normal de penser ainsi, mais c’est être naïf. C’est pourquoi on demande de voyager dans la vie pour comprendre comment la vie se déroule parfois. Quand on n’a pas voyagé, on passe à côté de beaucoup de choses. Voyager ici ce n’est pas seulement aller à l’étranger. Et même si c’était le cas ! Qui de nous ne regarde pas souvent son passé et coule quelques larmes dans nos vies parfois luxueuses de l’occident ?



Son émotion était réelle, c’est son passé de pauvre et de sa bataille dans la vie pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui qui font les larmes échappées de ses yeux. Les souvenirs lui font fondre en larmes, d’aucuns n’ont vu en cela que des regrets des faits louches. C’est l’ignorance crasse des frères de nos villages en mal de sensation. La croqueuse de Diamant est une fille normale, qui a autour d’elle, des gens normaux.


Sa renommée fait avancer ses affaires, il n’y a rien de louche là-dedans. Essayons de peigner les gens avec réalisme. C’est une fille qui a apporté un style non pas nouveau, mais augmenté, c’est ce que les anglais appellent le Power Play. C’est une école de la vie qui éblouit qui étincelle, pour gagner en notoriété dans ses affaires, j’insiste. Celle qui a l’argent, inspirera confiance, et tout le monde viendra acheter ou commander chez elle.


On fait allusion à ses heures de minuit. Le journaliste qui pensait la confondre est désemparé par ses réponses. Là encore elle s’explique et c’est cohérent. Elle est bien organisée dans son travail à sa façon. Elle travaille en journée et se libère vers minuit par ce qu’il y a facilité des transactions. Avec méthode, elle recadre le journaliste. A un moment, celui-ci est plutôt perdu sur le plateau parce qu’il croit avoir ses réponses imaginaires, mais il ne le montre pas. Il reste serein, qui sa force d’ailleurs. Les réponses, je dis bien de la diamantaire sont rationnelles. Elle surveille elle-même ses affaires, c’est une attitude propre à tous ceux qui sont dans les grandes affaires. « Je suis une femme forte, je ne vais pas pleurer. » Avec ces propos, on comprend que cette fille qui s’exprime en français moyen pour avoir étudiée en anglais possède une culture supérieure à ceux qui peuvent la critiquer. Elle est bilingue comme on souhaite pour tous les camerounais. Son amour pour son pays lui fera même dire « le continent. »