Désormais, les chaînes de télé et les radios n’ont plus le monopole de l’information et de la parole. En un clic, n’importe qui au Cameroun peut être en contact avec l’actualité de notre nation, de l’Afrique et du monde. Vive le progrès ! vive l’information !

Toutefois, ce progrès m’est malheureusement en lumière une tendance, une attitude, une habitude, un comportement, un monstre, un léviathan, qui vivait caché en nous : la culture de la médiocrité.

Boum ! une nouvelle déflagration ! une nouvelle explosion ! une nouvelle polémique a ravagé notre pays. L’institutionnalisation du livre unique dès cette année scolaire dans nos établissements, a enlevé des épines sous les pieds de bon nombre de parents d’élèves et contribuera (je l’espère vivement) à améliorer le système éducatif camerounais. Mais, comme rien n’est parfait dans ce bas monde, ce livre unique a aussi (et surtout) été l’étendard d’une nouvelle (encore une) polémique : celle en rapport avec un livre destiné à la classe de cinquième.

Loin de moi l’idée de revenir sur les détails de cette affaire. Je n’ai tout simplement pas envie de perdre du temps à débattre sur une polémique qui s’achèvera avec une autre. Je regrette cependant, qu’on aurait pu éviter cette dernière, si l’auteur avait pu, par exemple, collaborer également avec les gardiens de nos traditions ancestrales, de nos cultures et de notre identité.

Au final, ce petit livre de cinquième, à force de s’accaparer de l’actualité, est devenu un grand, gros et gras ogre qui a monopolisé notre attention sur lui. Nous en avons tellement parlé qu’on peut penser qu’il est l’unique livre que les élèves utiliseront cette année. Qu’en est-il donc des autres livres ?

Oui ! nous aimons la polémique. Nous en raffolons. Mais cette dépendance a tendance à nous leurrer. A cause de cette drogue, nous oublions peu à peu que tout n’est pas noir au Cameroun. Nos frères et sœurs font également de très belles choses dans ce pays. Ce livre-ogre ne nous a pas permis jusqu’à ce jour, de discuter assez sur les autres réalisations, de les mettre également sous le même projecteur.

Polémiquer c’est bien mais ce n’est pas tout ! c’est bien de critiquer, de dénoncer les tares de la société mais il n’y a pas que ça ! tout n’est pas noir au Cameroun !

Nous avons tendance à nous préoccuper beaucoup plus de la médiocrité que de l’excellence. Et cette tendance, cette culture, nous fait souvent croire et dire qu’il n’existe que des médiocres (in lato sensu) dans ce pays. Heureusement que ceci n’est qu’une calomnie !

Les médias sociaux ont fait éclore de nombreux tollés. Ils ont aussi contribué à l’éveil de la population. Mais ils développent en nous la culture de la spontanéité, du buzz, du buzz à tout prix. Pour quelques LIKES/J’AIME, nous sommes prêts à tout. Ce qui nous pousse la plupart du temps à nous rabaisser à la médiocrité.

Est-ce donc ça que nous voulons pour notre avenir ?